Cela faisait une semaine que le commissaire avait reçu Noé et lui, Karim et Stéphane n’avait rien vu venir. Tout avait filé. Stéphane n’avait pas revu Norman ou un de ses potes, Karim s’était vu appliquer une fin de non recevoir pour l’accès au dossier patient du fonctionnaire dont il ne savait pas le nom et Noé s’était déjà pris le bec deux fois avec Rabotin . L’histoire était sortie de leur vie comme elle y était entrée. Sans trop savoir pourquoi. Jusqu’à ce lundi, ils se retrouvaient tous les trois devant le bureau du commissaire dans l’attente qu’il les reçoivent à sa demande. Stéphane avait pris un exemplaire de La Nouvelle Presse du Centre pour patienter. Aucun d’eux ne s’attendaient à que quoi que ce soit de nouveau ne vienne de leur entretien. L’affaire était enterrée, point barre. - Putain, les gars ! - Qu’est ce qu’il y a ? - Une interview de la maire au sujet de ce qui nous intéresse. - La Presse a levé l’affaire ? - Attendez… Noé et Karim s’étaient levés et, les mains sur les genoux, ils regardaient Stéphane lire en diagonale l’article, dans l’attente. Puis Stéphane finit par plier le journal pour aller le jeter dans la poubelle. - Le type s’appelait François Madurier. C’était un fonctionnaire haut placé jusqu’à ce qu’il ait été constaté qu’il buvait. La maire, salue son travail, blabla, elle a été obligé de prendre des mesures disciplinaires et sa nouvelle affectation blabla, il devait être saoul, malheureusement, on ne pourra jamais le savoir vu la fin tragique, blablabla. - OK. - On se barre ? - Carrément , j’ai autre chose à faire que de me faire bourrer le mou. Ils sortirent rapidement du commissariat. Plus las qu’en colère. Ils se regardèrent quelques instants tous les trois. Mais personne ne prit la parole. Quelque chose venait de se casser. Pas entre eux. Mais avec cette institution censée les protéger. Noé sortit sa vapot’ et tira deux ou trois tafs. - Bon on se retrouve ce soir au JdP ? - OK. Et ils prirent chacun la direction qui était la leur à cet instant. Quand le commissaire ouvrit la porte de son bureau il ne fut pas soulagé de ne pas les voir. La honte le fit rougir. Ainsi va le monde se dit il. Les gens de bonne volonté sont toujours les premiers qu’on laisse tomber.
Un voie pour des voix - 17
L’ANTIDOTE
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