Noëarrivaaucommissariatavecunpeud'avance.Ildutpatienterun bonquartd'heureavantquelecommissaireBouchetpuisselerecevoir. Assissurunechaiseenpailleàl'entréedubureau,ilvitsortir troispoliciers,desinspecteursvêtusdecuiretdebluejeans,la barbevieilledeplusieursjoursetl'odeurdetabacdansleursillage sansqu'ilnedaigneleremarquer.Cequ'ilcompritdeleurdiscussion annonçaituneopérationcoupdefiletboulevardduGrandCerf.Noése doutaalorsquesesinspecteurstravaillaientauxmœursetqu'ils allaitdetouteévidenceappréhenderquelquemaquereauxetleurs filles.Bouchetletiradesesspéculationsenluitendantlamainavantde l'encourageràentrerdanssonoffice.L'hommeétaitrasédeprèset sansdouteétaitilalléchezlecoiffeurdepuisleurdernière entrevue.Sanuqueétaitpresqueblancheetsestempstropdégarnies. Sonaccoutrementavaittoujoursbiendumalàêtreenaccordavecsa fonction.Sentantsansdouteceregardinquisiteursurlui,Bouchet fronça les sourcils et ne tourna pas autour du pot.- Avez vous quelque chose de neuf pour moi ?Depuisqu'ilavaitrecontactéBouchet,Noénepouvaits'empêcherde repenseràcequ'ilavaittrouvétoutcommecequ'ildevaitdireetce qu'ildevaittaire.Lecommissaireluiavaitdemandédeconsulterles comptesdeSarahAzueloetdel'informerdetoutmouvementidentifié commeleprémissed'uneopérationdetraficdedrogue.Maissa curiositél'avaitentraînébienplusloin.Ainsi,auxinformations qu'illuiavaitdemandédecollecters'enétaientajoutéesd'autres, qui avaient suscitées beaucoup d'interrogations. LecompteenbanquedeSarahAzueloavaitbeletbiendesmouvements similairesàceuxqueluiavaientdécritlecommissaire.Etla commissionqu'elleseréservaitaugmentaitainsiàchaqueopération. CequeNoéavaitdécouvertétaitquecesurplusfinanciernerestait guèreplusde48heuressurlecompted'Azuelo.Unetiercepersonnese voyaitautomatiquementcréditédescommissionssansquelajeunefemme ne dispose au final d'un quelconque gain sur ce compte.Encreusantunpeu,iln'avaittrouvéaucunetraced'unautrecompte auprès du Crédit Populaire.Avecunbrindeperspicacitéetens'appuyantsursesbonnesrelations avecquelquesamisàlabanquedeFrance,ilavaitréussiàsavoir qu'ils'agissaitd'uncomptesurunebanqued'investissement luxembourgeoise.Ainsi,detouteévidence,lesconnexionsdeSarah Azueloneselimitaientpasàlaseulevillepictave ;etsil'argent luirevenaitsansdouteenpartie,aucunetracenepouvaitlerelier avec son activité criminelle. Alorsquelecommissairelefixait,attendantqu'illuidisequandil lâcheraitseshommes,Noésedemandaittoujoursjusqu'àquelpointil pouvaitavoirconfianceencethomme.Cequ'ilavaitdécouvert, l'avaitclairementmisdansunesituationdélicate.Violationdu secretbancaire,abusdeconfianceetatteinteàlavieprivée constituaitdeschefsd'accusationquipouvaientluicoûterjusqu'àsa famille.Voyantlecommissairepresquepiaffer,ilsutqu'ilyavait des choses qu'il valait mieux garder pour lui à cet instant.-Unvirementvientd'êtreeffectuerilyamoinsdedeuxheures.50 000 €.- Parfait ! - Il y a autre chose- Quoi ? Si c'est au sujet de votre aide, je vous l'ai déjà dit...-Non,non,c'estausujetd'Azuelo.Soncomptenefaitétatd'aucune rétro commission.-Vousvoulezdirequ'ellead'autrecomptes ?Etvouspourriezles tracer ?-Peutêtre,maisavezvousenvisagéqu'ellenesoitqu'unesorte d'homme de paille ?Lecommissairebasculaenarrièreetsesyeuxseplissèrentcommeses lèvres dévoilaient un sourire entendu. -Vousaveztrouvéautrechose,n'estcepas ?Figurezvousquemoi aussi. Et cela concerne votre ami.- Stéphane.- Stéphane Peyroux, oui. - Qu'est ce qu'il a fait ?-Rien.Riendepirequecequ'ilatoujoursfait.Maiscettefoisil s'estmistoutseuldanslamerde.Etpourquejepuissel'aiderilva falloirquevousm'aidiezaussi.Alorstrèvedebavardagesetpassezà table, Noé.