Au moment Karim allait se répandre en elle, elle roula sur le côté, laissant son sperme commencer à ruisseler le long de sa verge hypertrophiée. Il dut se finir à la main alors qu'elle était déjà partie sous la douche. Il entendit l'eau couler comme il tentait tant bien que mal d'arrêter de souffrir. Ce fut peine perdue. Son sexe flasque, il se roula en boule. Et regarda les rayons du soleil de cet fin d'après midi d'hiver passer ses volets antiques. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé s'endormir. D'ailleurs, il était trop tôt pour cela. Et il avait trop mal. En bas. Et surtout en haut. Ce n'était pas de la colère. Ni même de la frustration. Juste de l'impuissance. Et il en était las. Karim avait rencontré Solène dans un bar. Il y a quoi ? Deux semaines ? Peut-être un peu plus. Il ne se souvenait pas très bien. Il faut dire qu'il ne se souvenait plus vraiment de grand chose ses derniers temps. A part de l'heure à laquelle il commençait à boire. Le reste avait fait de sa vie une aventure, il était rare que lorsque il était redevenu sobre, il puisse raccorder l'ensemble du fil de sa vie depuis le premier verre. C'est comme ça qu'il avait fini par se retrouver un matin à l'hôtel Ibis de la rue Carnot avec le numéro de téléphone de Solène sur la table et une capote usagée à ses pieds. Ce devait être au 16, il y a trois semaines. Oui c'était ça. Il avait fini son service et accepté de suivre ses collègues pour un verre dans ce bar à la mode. Ses collègues étaient rentrés. Il s'était accoudé au bar. Elle l'avait rejoint. Ils avaient bu en silence puis elle lui avait demandé comme on pouvait boire de la vodka pur, la mine autant stupéfaite que répugnée. Il avait répondu l'habitude et lui avait tendu son verre en lui disant que le plus important était de commencer. Après, c'était flou, jusqu'au lendemain matin. Il l'avait rappelé, une fois ivre, deux jours après. Elle avait décroché. Ils s'étaient retrouvés. Elle était sobre. Elle avait souri quand il avait tenté de lui rouler une pelle. Puis elle lui avait dit que c'était un peu tôt pour elle. Finalement, le lendemain matin, elle n'était plus là. La capote si. La fois suivante, il était en train de boire un thé avant d'aller embaucher lorsqu'elle avait sonné à sa porte. Ils avaient un peu parlé. Elle était avocate d'affaire. Elle s'appelait Solène. Et il était son fripon. Il était arrivé en retard au boulot. Jusqu'à maintenant il ne s'était pas posé de question sur ce qu'ils vivaient. Comme pour tout le reste d'ailleurs. Il ne se posait plus de questions. Non. Il buvait. Il avait croisé Sarah, il y a deux jours. Il avait pris son regard compassé comme un reste de sentiment à son égard. Jusqu'à ce matin. Sarah Azuelo n'avait plus aucun sentiment pour lui. Elle avait juste mal pour lui. Et là, alors que Solène sortait de la douche , il avait mal aussi. Partout. - Qu'est ce qu'on est en train de faire ? - Qu'est ce que tu dis fripon ? Il se redressa dans le lit comme elle sortait de la salle de bains, déjà apprêtée. Elle était mignonne. Presque élégante. Une taille fine, des petits seins fermes et des jambes interminables. Sa jupe renforçait cette impression. Ses cheveux noués en chignon finissaient de la rendre professionnelle. Les lunettes chaussées et elle était devenue impeccable. Une vraie championne. - Qu'est que tu as dit, je ne t'ai pas entendu ? - Rien. Je crois qu'il faut qu'on arrête. - Qu'on arrête quoi ? - Qu'on arrête de se voir. Elle posa un regard compassé sur lui, -le deuxième en peu de temps pensa t il-, comme elle venait s'assoir à côté de lui. - Bah alors, fripon, t'as le cafard ? - Non, enfin si, mais ce que je veux dire c'est que ce qu'on fait, ça ne me va pas. - Écoute si c'est pour tout à l'heure je te promets que la prochaine fois je ne te laisserai pas tomber. - C'est pas là où je veux en venir. - Ah. Elle s'était relevée aussi vite qu'elle s'était assise et Karim la regarda prendre son sac et ses dossiers au pied du lit. Il voyait qu'elle réfléchissait. Ou tout du moins qu'elle tentait de trouver les bons mots. Parce qu'il était sûr que pour elle c'était tout réfléchi. - Tu es mon secret, fripon. Mon plus grand secret. Et mon plus grand loisir. Arrête de bouder et viens plutôt me dire au revoir. Il l'embrassa juste avant qu'elle ne lui glisse à l'oreille qu'elle l'aimait. Il n'en crut pas un mot. Par contre il sut qu'il avait raison. Pour elle, c'était tout réfléchi.
1
chapitres
>>
<<
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16
L’ANTIDOTE
Un regard sur la nuit
Depuis 2017
ALC Prods