Stéphaneémergeadunéantaupremiercoupdefeu.Sanuqueluifaisait atrocementmaltoutcommesonnez.Ilavaitlegoûtmétalliquedusang danslaboucheetsemblaitpeserunetonne.Ladécharged'adrénaline queprovoqualadétonationréveillatoutcelaetbienplus.Ilvitses deuxamisrecroquevillésfaceàlui.Unefemmeauvisageencore masquéparlecorpstordudeKarimfixaitl'hommequil'avaitconduit àeux.Avantqu'ilnepuissetenterdelerenverser,l'hommefitfeuà troisreprises,faisantvolerdeséclatsdebétonsurlemuroùils avaienttrouvérefuge.Lescoupsdefeuvrillèrentsestympanset emplirentlepetitespaceoùilsétaientmaintenantpiégésd'unénorme larsenlerendantsourd.Ilvitalorsl'hommeleurintimerl'ordrede setaireavantdetendreunpapieràlafemmeetdemurmurerquelque chosecomme« spassiba ».Letempsqu'ils'approchedeKarimqui tentaitdifficilementdelirecequ'ilyavaitd'écrit,Stéphane s'étaitlevéet,ignorantladouleuràlabasedesoncrâne,voulut sautersurl'hommepourlerenverser.Maissesmouvementsétaient émoussésetl'hommefitvoltefaceavantqu'ilneréussisseà l'atteindrelesaisissantàlagorge.Sonvisageétaitémaciéetil reconnaissaitsonuniforme.C'étaitunhommedeBouchet.Illuiintima l'ordredesetaireunefoisdepluspuislâchasaprise.Stéphane tombaàgenoureprenantsonsoufflealorsquelalumièreentraità nouveau dans le cagibi pour aussitôt s'envoler.Alorsqu'iltentaitdeserepérerunefoisdeplusdanslapénombre, seremettantpéniblementdebout,ilbaissainstinctivementlatête alorsque,del'autrecôtédelaporte,résonnaitànouveauune détonationsuivid'uneautrepuisunetroisième.Uncriprimal retentitetilreconnutlavoixd'Alcestepuislebruitd'uncouteau fouettantl'air.Ilseretournaetouvritlaported'unbond,prêtà porter main forte à celui qui les avaient épargné.Quandilfutdanslebureau,ilétaittroptard.Pardessusl'épaule affaissédugarde,ilvoyaitleregardinjectédesang,dehaineet d'adrénalined'Alceste.Plusbas,sonpoingdroitsemblaits’être enfoncé jusque dans le foie de sa victime. Alorsquel'hommetombait,pareilàunepoupéedechiffon désarticulée,tousdeuxrestèrentimmobiles,leregardplantél'un dansl'autre.Puis,enunefractiondeseconde,Alcesteessuyale couteauetlejetaversStéphanequidutseprotègerpouréviterqu'il ne le défigure.QuandStéphanejetalesien,Alcesteavaitdéjàdisparu.Seul subsistaitàsespieds,lestracesd'uncarnageencorechaud.Lesyeux deBouchetetHerbelinétaientgrandsouvertsetvides,leursbras pliésdefaçonimpossibleentreleursflancsetleurscous.Lesang continuaitdes’échapperdeleursventressansqueplusaucun mouvementneviennesecouerleurscorpsdésormaisinertes.Sureux,le corpsdurussefinissaitd'empilerlamortenuneesquissede charnier. Aumomentoùilvouluttâterlepoulsdupremiercorpsàsespieds,la voix de Noé retentit.- Ne touche à rien !Sonamis'avançaversluiluiretenantlebrastantbienquemal.Ses poignetsetseschevillesavaientbeauneplusêtreentravés,son équilibrerestaitprécaireetStéphanelesoulevapresquedanslemême mouvement.- Il faut qu'on le rattrape, Stéf. Tu dois mettre un terme à tout ça.Illuimontraalorsleboutdepapiermaintenantmaculédesangoù figurait une adresse.Poitiers.Avenue de l'Europe. N° 15.