Alceste était arrivé en fin d'après midi, alors que la lumière des premiers jours de printemps commençait à décliner. Stéphane s'affairait encore sur son business plan, cherchant les raisons qui avaient poussées toutes les banques à en refuser le financement. Quelques retouches de ci de l'avait définitivement convaincu que si son projet était viable, la mise de fonds s'avérait conséquente, peu importe comment il présentait son projet ou faisait parler les chiffres. Il lui fallait 100 000 pour commencer. Plus 25 000 pour louer l'emplacement qu'il avait choisi. Et même avec cela, ses prévisions ne mentionnaient pas un quelconque salaire qu'il pourrait se verser avant un an. Sans les aides sociales et le deal, il trouva cela suicidaire. Autant dire que son moral était bas et sa frustration grande quand il serra la main d'Alceste. - T'as pas l'air bien, cousin. Des problèmes de sommeil ? - Des problèmes tout cours. - Ah, la vie est dure ces temps ci. Mais aujourd'hui tu peux m'appeler Père Noël. Je viens t'apporter de bonnes nouvelles. Il avait alors commencé à rouler son premier joint en lui expliquant qu'il y avait de nouveaux joueurs dans le jeu pictave. Des joueurs qui arrivaient avec une grosse mise de fonds. Et qui comptaient bien se tailler la part belle. Ils investissaient pour l'heure tous azimuts et étaient tellement intéressés par son commerce et sa clientèle qu'ils avaient autorisé Alceste à lui faire une offre. Sans que Stéphane ne sache trop comment le cousin de Big O en était venu à se rapprocher de ces nouveaux acteurs de l'économie parallèle de la ville, et assez prudent pour éviter de le demander, il l'avait écouté faire état de la proposition de ses nouveaux partenaires. - Ils ont lu ton truc et ils disent que tu vise petit. Ils t'offrent 200K€ - J'ai pas besoin de tant. Et je veux rester maître de mon affaire. Tu peux leur dire que je ne replongerai pas. D'ailleurs je sais pas pourquoi je t'ai appelé... - Attends attends...Ils ont des conditions et surtout ils ont un peu réécrit ton machin et dis toi que je ne suis pas non plus pour les plans foireux. Je ne suis pas O. Je suis clean et les mecs avec moi aussi. Regarde. Stéphane avait pris le documents raturé et réécrit de toutes parts des mains d'Alceste et s'y était plongé instantanément, n'écoutant plus son invité lui expliquer dans les grandes lignes ce qu'il avait fait et ce qu'il allait faire pour lui. Il ne mit pas longtemps à comprendre que tout avait été revu de fond en comble. Certes il allait vendre des chaussures, des vêtements et des casquettes mais il allait le faire non pas à des passionnés avec leurs habitudes et leurs modes mais à des portefeuilles dont le budget grandissaient et s'amenuisaient au fil des saisons et des sorties qu'il proposait. De fait il basculait de revendeur à créateur de tendance comme il passait de gérant à entrepreneur. Une révolution. Ainsi les chiffres avaient été obligés de gonfler et surtout son rôle basculait de simple conseil à celui de décideur. Il allait choisir des fringues pour des porte feuilles qui ne demandaient que ça. De fait, il allait comme cela pouvoir complètement maîtriser son affaire. Des stocks aux ventes. Des produits aux acheteurs. S'il en avait la capacité, cela ferait de lui un homme riche et son affaire une entreprise pérenne. Quand il avait levé les yeux du document, Alceste avaient les yeux qui brillait et le regard pétillant. - Je t'ai dit. Le Père Noël. - C'est quoi la contre partie ? - Un partenariat. - De quelle sorte ? - Un assurance vie. - Une quoi ? - Une protection digne de la sécu. Sur ton affaire.
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L’ANTIDOTE
Le sang des damnés
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