Le commissaire Karl Monchaud avait bien ri. Il avait regardé Stéphane après que celui ci ait déballé son sac et il avait ri. Ri à gorge déployée. Son imposante stature avait ajouté à l’humiliation. Une rumeur. Ce n’était qu’une rumeur lui avait il dit avant d’ajouter que les policiers ne couraient pas après le vent. Seulement après les criminels. Au moins lui avait il serré la main et raccompagné, le bruit de ses rangers sur le parquet ciré faisant un bruit désagréable, comme ce que ressentait Stéphane. Car c’était particulièrement désagréable de passer pour un con. Et maintenant la rumeur était matérialisée sous la forme d’un inspecteur des impôts particulièrement tatillon qui avait débarqué à l’improviste dès l’ouverture de son magasin. Depuis qu’il était arrivé, aucun client n’était paru. Ils étaient seuls. Et Franck Delaporte, Inspecteur des Finances chargé des PME-PMI du Grand Poitiers lui en faisait voir de toutes les couleurs. Du bleu, du rouge, du vert, du noir. Autant de traits et de chiffres qu’il barrait, surlignait annotait sur les documents comptables qu’il avait eu tant de mal à mettre au propre avec sa comptable. Il aurait préféré que ce soit elle qui le reçoive d’ailleurs. Les envies de meurtre lui auraient été épargnées. Là, il ne pensait qu’à une chose, le prendre par le pantalon et le foutre dehors pour lui éclater les dents sur le trottoir. Et il lui demandait de rester poli, en plus. « Votre mauvaise humeur ne fait qu’ajouter à ma détermination, monsieur Peyroux » lui avait il dit de sa voix nasillarde de rond de cuir avant de se replonger dans les documents. Stéphane avait ravalé sa salive, et accepter son sort. Il s’était même excusé. Il était fatigué, et toutes les allégations auxquelles il était confronté l’avait rendu irritable. « Ce n’est pas une raison pour vous en prendre à moi, Monsieur Peyroux ». Encore une victime. Il avait fini, sur les coups de onze heures par partir avec toute la comptabilité du bouclard sous le bras en promettant de le recontacter sous huitaine. Bordel. C’en était trop. Stéphane décrocha son téléphone et composa le numéro du bureau de Rose Giovanni. Il méritait une explication. - Allô ? - Rose ? - Monsieur Peyroux. - Lui-même. - Que me vaut votre appel ? Vous vous êtes résolu à suivre ce que je vous ai dit ? - Ca va être difficile. - Difficile ? Pourquoi ? - Parce que vous m’avez collé dans les pattes un inspecteur des impôts qui vient de partir avec toute ma compta. C’est votre façon de m’aider, c’est ça ? - Comment ? Mais de quoi vous parlez ? - De Franck Delaporte, Inspecteur des Finances auprès des PME-PMI du Grand Poitiers. Il sort juste de mon magasin avec une demi journée de chiffre d’affaires avec. Alors, je vous le demande gentiment. Pourquoi ? - Mais qu’est ce que vous me racontez ? L’inspecteur des impôts est là, avec moi ! - Hein !?! - L’inspect… - J’avais compris. Mais al… La porte du magasin sonna comme Franck Delaporte entrait à nouveau. - Je vous rappelle, Rose. Monsieur Delaporte ! Excusez moi pourrais je savoir qui vous envoie ? - Vous n’allez pas tarder à le savoir. Stéphane ne sentit même pas la brûlure du chloroforme sur sa bouche, Franck Delaporte avait été trop rapide.
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