« J’accuse.J’accuselesforcesdel’ordre,leministèredelaJusticeetle parquetdePoitiersdeconspiration.J’accusedescitoyensappuyéspar lesforcescachéesdenotrepoliced’avoirvouluentâcherlerenomde mafamilleetporteratteinteàlabonnevolontédesélusdecette ville.Ilnes’agitpasquedemoioudemonfrère.Ils’agitdela ville.DePoitiers.Del’ensembledesesélus.Desescitoyens.Dont tous,malheureusement,n’ontpaslachancedevivrebienauchaudet soutenuscommesestroisindividus.L’und’entreeux,bienconnudu quartierdeSaintEloi,appuyépardeuxdesesamisonttoutmisen œuvrepourporteratteinteàmonhonneur,allantjusqu’àconvaincre l’anciencommissairedelavilledemamalhonnêteté,affirmantqueje seraisàlatêted’uneorganisationcriminelletentaculairequi régirait les bas fonds de la ville.Heureusement,lesjurésdelacourd’assisesontsutrierlevraidu faux.Deshonnêtescitoyenspictavesontsureconnaîtrelemensongeet simaréputationsetrouveécornée,monhonneurestsauf.Jelaisserai lesquolibetsetlesrumeursàleurplace.Jesuisunhommepublicet j’enail’habitude.Maismonfrère.Monfrèresipromptàseporterau chevetdesvictimesdelasoidisantorganisationcriminelleque j’auraidirigéàluisubidepleinfouetlavindictedecespersonnes cupidesetmalhonnêtes.C’estunêtrequelavien’apasépargnéet si,jenedemandepassonabsolution,sesfautessontréellesetjene peuxquedemanderpardonàsesvictimes,ilconvientdesavoirjuger avec honnêteté son comportement et ses actes.Alors,oui,j’accuse.J’accuseaussileparquet,àlasolded’un gouvernementpluspromptàenterrervivantdesgensmaladesqu’àles soignerd’avoirvoulufairedeluiunexemplequ’ilneméritepas d’être. C’estpourquoijeréclamelarévisiondesonprocèsetsonplacement en hôpital afin qu’il reçoive les soins qu’il lui faut. Ce n’est pas un terroriste.Ce n’est pas un criminel.C’est un homme malade.Etmaintenantbriséparsestroisindividusetleshommesqu’ilsont corrompus.Alors,bienquelesépreuvessemblentvouloirmefairedouter,je garde ma confiance en la République et ses principes.La séparation des pouvoirs.Que justice soit faite. »Stéphanerefermal’exemplairedelaNouvellePresseduCentreetle posasurlatableoùYvanetluiprenaientleurpetitdéjeuner. L’articleétaitparuilyatroisjours.Ilnel’avaitpasvu.Pas mêmesurlefild’actualitédesonsmartphone.Ilétaitpasséàcôté. Maintenantilcomprenaitparcontre.Ilcomprenaitledésertdeson magasin.Ilcomprenaitlecontrôlefiscal.IlcomprenaitcequeNoéet Karim lui avaient dit sur ce qui se passait dans leur vie. La mise à pieds.Les insinuations douteuses des clients.Les propos des ballers du Jardin des Plantes.Et le regard apitoyé d’Yvan.Laquestionn’étaitpaspourquoinicomment.Celaillesavait. Napoléon l’avait dit il y a deux siècles.La meilleurs défense, c’est l’attaque.Et il venait de perdre la première bataille.Celledel’opinion.Danslebrouhahadesconversationsdecaféoude famille, la rumeur avait pris forme dorénavant. Ils étaient des cafteurs et des profiteurs.Pire.Ils étaient ceux qui condamnaient sans fondement.Alorslaquestionétait :commenttordonlecouàquelquechosequi par définition est insaisissable ?Comment rétablit on la vérité ?Impossible à savoir pour le moment.- L’enfoiré.- Qu’est ce que tu comptes faire ?- J’en sais rien Yvan. J’en sais rien.