Jérôme
sirotait
son
verre
de
coca
comme
il
vivait.
Tranquillement
et
sans
un
bruit.
Ils
étaient
tous
les
deux,
lui
et
Noé,
sur
la
terrasse
de
ce
dernier.
Le
vent
soufflait
fort.
Un
peu
trop.
C’était
pourtant
le
seul
endroit
que
Noé
avat
trouvé
pour
respecter
les
gestes
barrières
et
tout
le
toutim.
Jérôme
n’avait
pas
osé
s’opposer
à
son
boss.
Et
son
boss
avait
vite
compris
qu’il
agissait
ainsi
à
cause
d’un
besoin
impérieux.
Il
lui
avait
dit
qu’ils
ne
pouvaient
pas
rester
dans
l’agence
et
que
quoi
qu’il
arrive
il
avait
besoin
d’explications.
Jérôme
avait
suivi.
La
nuit
était
dense
et
les
lumières
du
centre
ville
donnait
l’impression
que
le
ciel
s’était
trompé.
Qu’il
brillait
du bas.
Magnifique.
- Alors, dites moi tout.
- A propos de quoi ?
-
De
la
lune,
Jérôme.
Allons,
de
votre
présence
répétée
dans
nos
locaux malgré l’ordonnance de confinement.
- Oh.
-
Alors ?
Qu’est
ce
que
vous
faisiez
sur
mon
ordinateur ?
Et
d’ailleurs comment aviez vous les codes ?
-
Je
n’ai
pas
les
codes.
J’ai
ouvert
une
nouvelle
session
sous
un
nouveau
nom.
Et
je
suis
rentré
dans
les
logiciels
que
nous
n’avons
pas.
- C’est-à-dire ?
- Les logiciels de virement et de validation de transfert de fonds.
-
Et
cela
pour
sauver
une
vie.
Vous
risquez
de
voir
la
vôtre
moisir
si
vous ne m’en dites pas plus. Je ne rigole pas, Jérôme.
Jérôme
s’était
un
peu
bougé
sur
sa
chaise
en
bois.
Comme
s’il
était
mal
à
l’aise.
Comme
si
ce
que
Noé
lui
demandait
relevait
du
secret.
Il
était
embarrassé
en
un
mot.
Il
prit
son
verre
et
le
but
d’une
traite
puis
s’essuya
les
lunettes.
Il
y
avait
un
léger
crachin.
Et
commença
enfin à parler.
- C’est pour ma femme.
- Vous êtes marié ?
- Je ne devrais pas ?
-
Excusez
moi.
Continuez.
De
quoi
votre
femme
avait
besoin
au
point
que vous risquiez votre boulot ?
- Elle n’avait pas besoin de moi. Mais mon beau père oui.
- Votre beau père.
- Oui. Mon beau père. Enfin plus précisément mon beau frère.
- Allez droit au but, s’il vous plaît.
-
Mon
beau
père
est
entre
la
vie
et
la
mort
et
il
a
demandé
à
sa
fille,
j’ai
les
papiers,
de
modifier
son
testament.
Vous
savez
mon
beau
père
était
notaire.
Il
est
à
la
tête
d’une
coquette
somme
et
disons que…
- Elle attire les convoitises.
- Surtout qu’il s’est remarié.
- Mais pourquoi ?
- Pourquoi quoi , monsieur ?
- Pourquoi agir de la sorte ?
-
Parce
que
les
papiers
et
le
don
ne
peuvent
être
validés
que
du
vivant de mon beau père.
- Et ?
- Et il va mourir. Aujourd’hui ou demain.
-
Bon
sang
dites
moi
que
vous
avez
un
document
officiel
signé
par
votre
beau
père.
Parce
que
j’ai
l’impression
que
cela
ressemble
à
de
l’abus de faiblesse.
- Oui. J’ai tout ça. Je peux vous montrer.
- Allez y sortez moi tout ça.
-
Pour
cela
il
faut
que
l’on
retourne
à
l’agence.
Tout
est
là
bas.
Sur
votre bureau.
Noé
regarda
avec
circonspection
son
employé.
L’espace
d’un
instant
il
se
demanda
s’il
ne
lui
tendait
pas
un
piège.
Mais
le
problème
est
qu’il
était
déjà
tombé
dedans.
Son
ordinateur
avait
été
activé.
Et
c’est
sur
lui
qu’on
tomberait
dorénavant.
Qu’il
dise
vrai
ou
pas.
Et
il
ne
se
voyait
pas
attendre
la
fin
du
confinement
pour
en
avoir
le
coeur net. Il avait besoin de dormir.
-Ok, on y va. Mettez votre masque Jérôme.
14
Intouchable
L’ANTIDOTE
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ALC Prods
