Jérôme
s'était
pris
une
soufflante
comme
Noé
ne
croyait
pas
pouvoir
en
donner.
Il
l'avait
laissé
imprimer
les
papiers
puis
avait
dit
à
son
employé
de
filer
chez
lui.
Maintenant
l'agence
était
déserte.
La
place
était
déserte.
L'avenue
était
déserte.
Il
était
seul.
Seul
avec
le
sentiment
d'être
aussi
visible
qu'une
mouche
dans
la
soupe.
Il
se
hâta
de
prendre
des
photos
de
toutes
les
pièces
et
matériels
de
l'agence
et
rentra
chez
lui
en
espérant
ne
pas
attirer
l'attention
de
qui
que
ce
soit.
La
chaleur
était
retombée
et
les
quelques
centaines
de
mètres
qui
séparaient
son
bureau
de
son
appartement
le
rafraîchirent
et
le
firent
redescendre
en
tension.
Après
tout,
ce
n'était
pas
grave.
Juste
un
type
consciencieux
qu'il
venait
de
copieusement
engueuler.
C'est
toujours
pareil,
pensa
t
il.
Les
gentils
prennent
toujours
plus
que
les méchants. La vie est ainsi. Un éternel rapport de force.
Arrivé
dans
son
canapé,
la
baie
ouverte
au
vent,
il
s'ouvrit
un
coca
et
prit
le
temps
de
souffler.
Il
se
refusa
à
allumer
sa
télé.
Toujours
le
même
spectacle.
Toujours
le
même
décompte
macabre.
Une
question
le
travaillait
de
plus.
Qui
était
la
personne
que
Jérôme
venait
de
rayer
du testament de ce Lagarde ?
Merde.
Et si Jérôme n'était pas si gentil que ça ?
Oui.
Et si il s'était servi de sa position pour aider sa femme ?
Parce
que
s'il
avait
bien
compris,
c'était
son
beau
frère
qui
allait
hériter.
Merde.
Bordel de merde.
• Jérôme ?
• Oui.
• C'est Noé.
• Qu'est ce que je peux faire pour vous ?
•
Ôtez
moi
d'un
doute,
vous
aviez
bien
un
testament
rectifié
pour
avoir effectué ce que vous avez effectué ?
•
Bien
sûr.
Vous
le
trouverez
sur
mon
bureau.
J'ai
aussi
un
enregistrement audio.
• Pourquoi ?
• Parce que mon beau père est mort.
• Oh putain. Et qui était la bénéficiaire initiale ?
• Jeanine Blanchard
• Et qui est elle ?
• Sa maîtresse. Une femme détestable et cupide.
• Parce que vous la connaissiez ?
• M. Lagarde était une personne complexe.
•
Je
vois.
Bon.
Merci
pour
ces
compléments
et
excusez
moi
pour
tout à l'heure.
•
Pas
de
problème
M.
Ouedraougo.
J'avais
franchi
la
ligne.
Je
le
méritais.
Il
fallut
la
fin
de
sa
canette
à
Noé
pour
être
sûr
d'avoir
bien
tout
compris.
Lagarde
avait
une
maîtresse.
Une
maîtresse
qui
avait
eu,
d'après
le
portrait
que
lui
avait
brossé
Jérôme,
assez
d'influence
pour
qu'il
lui
lègue
tout
ses
biens.
Chose
que
Lagarde,
sur
son
lit
de
mort avait changé. Au profit de son fils.
Quelque chose clochait.
Pourquoi son fils uniquement ?
Pourquoi pas ses deux enfants ?
Jérôme
était
il
aussi
gentil
et
désintéressé
qu'il
le
laissait
croire ?
Bordel.
Noé
se
leva
et
décida
de
se
changer
les
idées
en
regardant
les
caméras
qui
lui
seraient
nécessaires
d'installer
en
plus
de
celles
déjà
présentes pour totalement sécuriser son agence.
17
Intouchable
L’ANTIDOTE
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