- Mais comment vous pouvez savoir ça ? - Savoir quoi ? - Ben qu’il y a une brèche dans votre réseau ? - C’est compliqué… - Ouais...Bon. Je checke la niveaux de défense intérieurs et extérieurs et je vous rappelle. - Mais… Le type avait déjà raccroché. A la colère d’avoir poireauter pour le joindre se substituait le soulagement qu’il ait fermé les yeux sur ses yeux digitaux à lui. Comment expliquer la présence d’une routine de hacker sur son PC ? Impossible. Noé soupira puis s’étira les bras et prit son ballon. Ce qui allait le plus lui manquer dans les jours à venir allait être le basket. Depuis le début du confinement il ne comptait plus le nombre de fois l’envie d’aller martyriser un cercle lui avaient semblé nécessaire. Il poussa la porte de sa baie vitrée et, jonglant avec le ballon, il embrassa la vue du plateau pictave. Pas de nuage. Un brise rafraîchissante. Peu de bruit. Des conditions idéales. Des conditions idéales pour jouer. Il prit le café qu’il s’était fait couler et le jeta dans l’évier une fois revenu dans son intérieur. Il s’en fit couler un autre et se demanda s’il pouvait appeler ses potes. Il avait eu Karim il y a peu. Ils l’avaient, dans le cadre de la préparation du C.H.U. de Poitiers à l’épidémie, réaffecté en réa comme volontaire déjà formé. Depuis plus de nouvelles. Pareil pour Stef. Son bouclard était ouvert. En fait il n’y allait avoir que lui a devoir sortir avec la peur au ventre. Et devoir rester même quand l’envie est grande, de sortir. Il se rendit ainsi compte que, bien que ses sorties soient peu nombreuses, elles lui étaient vitales. Et il allait falloir tenir au moins un mois. On arrivait à la fin de mars et le pic épidémique ne serait pas atteint d’ici la fin du mois. Pas besoin d’attendre une déclaration du Président pour le savoir. Il allait être reclus pour un bon bout de temps. Et tourner en rond ne lui réussissait pas en général. Pas du tout. Pas qu’il devenait fou. Mais il prenait de mauvaises habitudes. Cela l’inquiétait. Cela l’inquiétait ne serait ce que la pensée ait pu germer germer dans sa tête. Une dose. Juste une dose. Putain de came. Il prit son café et se colla devant son écran TV en fixant le ciel bleu. Et repensa à ceux qui l’avaient aidé. Et ce qu’il avait réussi. Pas question de tout foutre en l’air. Il eut envie d’appeler Rabotin pour apaiser leur relation. Il lui devait beaucoup à lui aussi. Et ces dernières semaines avaient écorné leur confiance mutuelle. Pas une bonne idée de risquer de s’énerver en confinement. Pas du tout une bonne idée. Au lieu de cela il lança Netflix. La première série qui s’afficha était Breaking Bad. Putain. Encore de la dope. Pas une bonne idée non plus. Pas du tout. Il éteignit la télé, tira son canapé et se mit sur son tapis. 50 abdos. 20 pompes. Et le truc pour le ventre. Quand le téléphone sonna, il était en sueur. - Oui ? - M. Ouedraougo. - Oui. - Ca va ? Vous avez l’air essoufflé ? - Oui je faisais quelques exercices pour m’entretenir. - Oh. Bravo. Bon. J’ai tout vérifié. - Et ? - Et il n’y a aucune intrusion. Aucune intrusion digitale. - Je vois.
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