- Il faut qu’on la retrouve.
- Il faut qu’on soit sûr.
-
Sur ?
Sur
de
quoi ?
Que
c’est
bien
elle ?
Bordel
t’as
une
meilleure
définition sur tes caméras que sur ma télé !
Karim,
exaspéré
par
la
frilosité
de
Stéphane
face
à
ce
qu’il
trouvait
être
une
évidence,
sortit
de
la
panic
room
et,
sa
vapoteuse
aux
lèvres,
fit
teinter
la
sonnerie
principale
en
enlevant
son
masque.
Stéphane
de
son
côté,
réajusta
le
sien
et
regarda
les
bandes
une
nouvelle fois.
La quatrième.
Avec Karim.
La onzième.
Avec les poulets.
La énième.
Depuis ce matin. Et il était presque 16h.
Bien
évidemment
son
commerce
était
fermé
et
ordonnance
avait
été
promulgué
par
la
Préfecture
qu’il
soit
désinfecté
et
vidé
de
toute
denrées périssables avant réouverture, le cas échéant.
Le cas échéant.
On venait d’en reprendre pour quinze jours.
Sa
première
tâche
avait
été
de
rompre
le
contrat
d’apprentissage
de
Ibrahim.
Le
gamin
était
déçu.
Il
lui
avait
pourtant
dit
de
tenir
bon.
Le
monde
à
l’envers.
Puis
il
avait
appelé
la
police.
La
police
était
venue
à
l’heure
de
l’apéro.
Avec
les
pompiers.
Ils
avaient
emmené
Stéphane
et
ses
dvd
de
surveillance
au
centre
de
dépistage
de
La
Milétrie.
Ils
l’avaient
laissé
là-bas
et
étaient
partis
avec
ses
sauvegardes.
Là,
Stéphane
n’avait
même
pas
eu
le
droit
de
répondre
à
son
téléphone.
Coincé
dans
une
pièce
exiguë,
il
avait
l’impression
d’être
de
retour
à
Vivonne.
Puis
le
résultat
était
tombé.
Négatif.
La
police
était
alors
venue
et
l’avait
confronté
aux
images.
Ils
avaient
constaté
qu’aucun
manquement
à
la
surveillance
n’avait
été
commis.
Que
les
assurances
allaient
payer.
Alors
il
était
libre.
Et
comme
tout
le
monde en quarantaine.
Sur
le
parvis
de
la
place
Coïmbra,
il
avait
consulté
ses
messages
et
avait directement appelé Karim.
- Qu’est qu’il y a vieux, t’es injoignable !
- Je sors du poste.
- Merde. Qu’est ce que t’as fait ?
- On se retrouve devant mon entrée des artistes dans dix minutes ?
- OK.
Tout
de
suite.
Qu’est
ce
que
t’as
fait ?.
Direct.
Il
n’avait
fait
que
faire
preuve
d’humanité
envers
un
pauvre
bougre
qui
était
venu
mourir
dans
son
magasin.
Mais
il
avait
le
cul
propre.
Alors,
lui
il
n’avait
rien
fait.
Mais
quelqu’un
avait
tué
deux
personnes
dans
son
magasin.
Et ça, ça le rendait fou.
Fou de rage.
Et
cette
rage
n’était
pas
parti
maintenant
que
la
journée
touchait
à
sa
fin.
Ils
devaient
la
coincer.
Surtout
qu’il
y
avait
toujours
une
personne en vie.
Oui.
Karim lui avait dit pour Fanfan. Pas brillant mais toujours là.
Karim lui avait dit aussi pour les cachets.
Et pour Jeanine Blanchard.
Et le reste, ses caméras leur avait raconté.
Le
pauvre
Fanfan
ivre
et
défoncé
qui
signent
des
actes
de
succession.
Et qui reçoit la mort en retour.
Hop, hop, hop.
Des actes de succession.
Des actes notariés.
Des actes officiels.
Des actes comptable aussi.
Des actes bancaires, forcément.
Stéphane
avança
la
lecture
jusqu’à
l’apparition
des
documents
puis
mit
sur pause. Et zooma sur les papiers.
Bingo.
- Karim, appelle Noé, maintenant !
21
Intouchable
L’ANTIDOTE
Depuis 2017
ALC Prods
