RoseportaitunregarddésespérésurStéphane.Lajournéeétaitfiniedepuis longtemps,labouteilledevinbienentamée,etleursvêtementsdepuis longtemps tombés, et pourtant elle ne savait plus à quoi se raccrocher.Tout aurait dû bien se passer pourtant. Oui.Tout aurait dû bien se passer si Stéphane avait eu la décence de l’écouter.Elleluiavaitditquetouteslesboitesétaientsolides.Queleursbusiness plansétaientsolides.D’ailleursquandilavaitparlédefondd’amorçage elleavaitétéunenouvellefoissurpris.Jamaisellen'auraitcruqu’un épicierconnaisseneseraitcequeleterme.Encoremoinsqu’ilpuisse souteniruneconversationsurlesujet.Cequ’ilavaitfait.Aupointque Rose y avait cru. Y avait cru dur comme fer.Etvoilaque,maintenant,alorsqu’ilsétaientdansleurplussimple apparat,ilredevenaitréfractaire.Ellesortitdulit,pritsonverrede vinetenfilaunshorttropgrandpourelleetsonchemisierpourallerse poster devant la baie vitrée.- Je ne te comprends pas.- Comment ça ?-Tuesquelqu’und’intelligent.Debrillantmême.Ettuconnaisle commerce.Mêmesitunel’aspasétudié,tusais.Etpourautanttu t’entêtes à faire le grand-père.- Le grand-père !?! Tu disais pas ça tout…- Bon sang ! Arrêtes un peu et dis moi la vérité.CefutautourdeStéphanedesortirdulit.Ilattrapalesvêtementsqui luitombaientsouslamainetallasefairecouleruncafé.Asa perpendiculaire,Roseluilançaitunregardsuppliant.Ellesemblait l’implorerdeluiparler.Maisiln’avaitpasenvie.Pasenviedelui racontersavie.Toutcelaallaitbientropvite.Elleétaitbientrop entreprenante.Etsurtout,ellepensaitautantàsonfricqu’àlui.Etça, ça ne lui plaisait pas. Pas du tout.Alors, il y alla franco.-ÉcoutesRose,cequejesaisoucequejefaisnefaitpaspartiedenotre contrat.Cequejefaisdemonargentneteregardepas.Etd’ailleurssi c’estlaseulechosequit’intéresseschezmoi,cedontj’aideplusenplus l’impression,tupeuxpeuxpartiravecmonshort,çateferaunsouvenir.Je croisquenotrerelationaatteintseslimites.J’enairienfoutredetes putainsdestartupfoireusesquivivotentaveccommeseuledestinéeque d’êtresoustraitantdesGAFAMdanslemeilleurdescas.Redescendssur terremagrande,t’esqu’uneexpertcomptable,cenesontquedesrêveurset je ne suis qu’un arabe du coin.Roseessayad’encaissercettetiradesansbroncher.Elleposaleverrede vinsurlecomptoiretplantasonregardhumidedanslesyeuxsecsde Stéphane en enlevant le short.- Message reçu. Surtout ne change pas d’avis maintenant.Làdessus,elleretournadanslachambreetfermalaporte.Deuxminutes plus tard elle ressortit, habillée comme si de rien n’était.-Écoutes,excusemoi.Tunepeuxpassortiràcetteheureci,c’estle couvre feu. Ce que je voulais dire c’est que ça va un peu vite, c’est tout.Ellel’ignoraroyalementetalladanslehalld’entréeoùelleenfilases escarpins et ouvrit la porte en l’apostrophant une dernière fois.- Je comprends mieux pourquoi personne ne partage ta vie connard.Leportesefermadansunsouffle.Unsoufflefroidquiemplitdebuéeles yeux de Stéphane.