L’ANTIDOTE
Silice et Carbone
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Depuis 2017
ALC Prods
- T’entends, tu attends maman dans la cour de l’école pas dehors ? - Mais pourquoi, Jasmine et Amandine, elles attendent bien dehors ! - Justine… - Bon...D’accord. - Bien. - A ce soir papa. - Eh ! Et mon bisou ? Noé reçut ce qu’il réclamait puis laissa sa fille grimper dans le 4x4 de sa femme. Enfin leur 4x4 maintenant. Karine lui envoya un baiser et elles foncèrent direction l’école Paul Bert. Tout allait bien. Oui. Tout allait bien dans le meilleur des mondes. Oui, d’accord, il avait toujours Saurier et Rabotin sur son dos, toujours le réchauffement climatique, toujours le terrorisme et ce foutu virus, mais là, à cet instant, tout ne pouvait aller mieux pour Noé. La dernière épreuve qu’ils avaient traversé avec Karine leur avait révélé à quel point ils ne pouvaient vivre l’un sans l’autre. C’était comme ça. C’était fleur bleu. C’était la vérité. Authentique et intangible. Il rassembla les deux dossiers qu’il avait emmené la veille chez lui et les fourra dans sa sacoche en prenant les clés du Captur. En fermant la porte, il commença déjà sa journée. Tout d’abord le point sur les dossiers en cours avec Ziad et Jérôme. Après le tri dans les messages qui n’auront pas manqué de s’accumuler. Ensuite, le gros de la journée. Ses collègues directeurs d’agence et lui avaient eu plusieurs réunions clandestines sur Whatsapp pour envisager des solutions de financement et d’investissement fiable et sécure pour leurs clients. Et le jour était venu de tout présenter. C’était cela que renfermait les deux dossiers qu’il avait emmené. L’un sur les placements. L’autre sur les clients potentiels. Et bien évidemment il était revenu à Noé de présenter le résultat de leur travail à la direction. Aussi il avait la mâtinée pour tout bien mettre à plat avant, à 14 heures, de se jeter dans la gueule de ses deux prédateurs. Saurier et Rabotin. Par chance c’était en vidéoconférence. Si jamais ça tournait mal, il n’aurait qu’à appuyer sur un bouton. Il espérait que cela n’arrive pas. Quand il poussa la porte de l’agence, il salua Jocelyne, toujours aussi affable et ne perdit pas de temps à saluer tout le monde, il se contenta d’un bonjour à la cantonnade avant de réajuster son masque et de poser son manteau pour se poster devant son écran d’ordinateur. Il allait le réveiller lorsqu’il entendit le bruit feutré de la porte de bureau de Jérôme s’ouvrir et ses pas qui se rapprochaient. Quelque chose lui dit qu’il avait bien fait de profiter du meilleur du monde il y a quelques heures. La façon dont Jérôme engagea la conversation lui confirma cet état de fait. Malheureusement - Patron, faut qu’on parle. - Bonjour Jérôme. - Pardon. Bonjour. - Qu’est ce que je peux faire pour vous ? - Vous vous souvenez de batibat ? - Attendez...Une entreprise de maçonnerie qui avait demandé une crédit d’investissement pour faire face à l’augmentation du nombre de ses chantiers, c’est ça ? - Oui, c’est ça. - Et pourquoi me tombez vous dessus avant même que je n’allume mon ordinateur au sujet d’une des rares entreprises florissantes de votre porte feuille ? - Parce que son CA et ses BIC ne cessent d’augmenter et qu’il vient en même temps de licencier la moitié de son personnel.
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