- T’entends, tu attends maman dans la cour de l’école pas dehors ?- Mais pourquoi, Jasmine et Amandine, elles attendent bien dehors !- Justine…- Bon...D’accord.- Bien.- A ce soir papa.- Eh ! Et mon bisou ?Noéreçutcequ’ilréclamaitpuislaissasafillegrimperdansle4x4desa femme.Enfinleur4x4maintenant.Karineluienvoyaunbaiseretelles foncèrent direction l’école Paul Bert. Tout allait bien.Oui.Tout allait bien dans le meilleur des mondes.Oui,d’accord,ilavaittoujoursSaurieretRabotinsursondos,toujoursle réchauffementclimatique,toujoursleterrorismeetcefoutuvirus,maislà, àcetinstant,toutnepouvaitallermieuxpourNoé.Ladernièreépreuve qu’ilsavaienttraverséavecKarineleuravaitrévéléàquelpointilsne pouvaientvivrel’unsansl’autre.C’étaitcommeça.C’étaitfleurbleu. C’était la vérité. Authentique et intangible.Ilrassemblalesdeuxdossiersqu’ilavaitemmenélaveillechezluietles fourradanssasacocheenprenantlesclésduCaptur.Enfermantlaporte, il commença déjà sa journée.Toutd’abordlepointsurlesdossiersencoursavecZiadetJérôme.Après letridanslesmessagesquin’aurontpasmanquédes’accumuler.Ensuite,le gros de la journée. Sescollèguesdirecteursd’agenceetluiavaienteuplusieursréunions clandestinessurWhatsapppourenvisagerdessolutionsdefinancementet d’investissementfiableetsécurepourleursclients.Etlejourétaitvenu detoutprésenter.C’étaitcelaquerenfermaitlesdeuxdossiersqu’ilavait emmené. L’un sur les placements. L’autre sur les clients potentiels.EtbienévidemmentilétaitrevenuàNoédeprésenterlerésultatdeleur travailàladirection.Aussiilavaitlamâtinéepourtoutbienmettreà plat avant, à 14 heures, de se jeter dans la gueule de ses deux prédateurs.Saurier et Rabotin.Parchancec’étaitenvidéoconférence.Sijamaisçatournaitmal,il n’aurait qu’à appuyer sur un bouton.Il espérait que cela n’arrive pas.Quandilpoussalaportedel’agence,ilsaluaJocelyne,toujoursaussi affableetneperditpasdetempsàsaluertoutlemonde,ilsecontenta d’unbonjouràlacantonnadeavantderéajustersonmasqueetdeposerson manteau pour se poster devant son écran d’ordinateur.Ilallaitleréveillerlorsqu’ilentenditlebruitfeutrédelaportede bureau de Jérôme s’ouvrir et ses pas qui se rapprochaient.Quelquechoseluiditqu’ilavaitbienfaitdeprofiterdumeilleurdumonde il y a quelques heures.La façon dont Jérôme engagea la conversation lui confirma cet état de fait.Malheureusement- Patron, faut qu’on parle.- Bonjour Jérôme.- Pardon. Bonjour.- Qu’est ce que je peux faire pour vous ?- Vous vous souvenez de batibat ?-Attendez...Uneentreprisedemaçonneriequiavaitdemandéunecrédit d’investissementpourfairefaceàl’augmentationdunombredeses chantiers, c’est ça ?- Oui, c’est ça.-Etpourquoimetombezvousdessusavantmêmequejen’allumemon ordinateurausujetd’unedesraresentreprisesflorissantesdevotreporte feuille ?-ParcequesonCAetsesBICnecessentd’augmenteretqu’ilvientenmême temps de licencier la moitié de son personnel.