Karimetsescollèguesvenaientdesauverunevie.Lasituationétait précairemaisaprèstrenteminutesdemassagecardiaque,lepatientétait revenuetsoncoeurbattaitsansassistance.Maintenantilpartaitau scanner.Pourvoircequ’ilrestaitdesoncerveau.Ilnereviendraitpas, pensaKarimens’essuyantlefront.Troplongtempssansquesoncerveausoit oxygéné. Au pire un légume. Au mieux un paralytique.Saleté d’alcool.Encore un qui avait bu le calice jusqu’à la lie.Encore une âme perdue.Encore une famille anéantie.43 ans.Ce type avait 43 ans.Et deux gamins.- Karim, allez !L’infirmièreàl’accueilletiradesarêverie.Lesaffairescontinuaient. Lajournéeétaitparticulièrementchargée.Retourdebâtonaprèslesfêtes oblige.Autantdegastro,decrisesdefoie,d’intoxicationsalimentaireset deDT.Aumoinslecouvrefeuavaiteudubon.Pasdetraumato.Lesgens n’avaient pas pu prendre leur voiture. Ceci expliquait cela. Karineluitenditledossierd’unecertaineMarjoriepourqu’ill’amène jusqu’au lit porte.Migraine à répétition.Elle était bonne pour un scanner et une surveillance. Quand il l’avait rejoint, il avait eu comme une impression de déjà vu.Comme s’il la connaissait.Et de fait, il savait qui elle était.Une de celles qui avaient suivi la fille de Monchaud.Ils’approchad’elleetcommençaparluiposerdélicatementlamainssur l’avant bras alors qu’elle avait la tête dans les mains.-BonjourMarjorie.Ilvafalloirquetumesuives.Jet’emmènedansun endroit plus calme. Tu seras mieux.- Karim ? Karim Jaïsh ?- Oui. Qu’est ce qu’il t’arrive ?-Migraine.Biencorsée.Aupointquejenesupportepluslebruitdema pendule.- Je vois. Tu peux marcher ?- Je sais même pas si je peux me lever.- Bouge pas.KarimallachercherunfauteuiletaidaMarjorieàs’installerdessus.Elle avaittoujourslatêtedanslesmains.Çasentaitlaméningite.Ilpritle tempsdeconduireleplusdoucementpossibleMarjoriejusqu’àsonboxoùil luienlevasonmasqueetl’aidaàs’allonger.Ellepréféraresterassise. Lesdouleursétaientmoinsfortescommeça.Ilpritensuitesatensionetsa températurepuislesnotasursondossier.Ellesemblaitauboutdurouleau. Abienl’observer,Karimpouvaitvoirquesasouffranceétaitintense.Elle gardait les yeux fermés. Son visage n’était qu’une contracture.- Tu veux que je baisse les stores ?- Oui. Merci.- Ca fait longtemps que tu traines ça ?-C’estlatroisièmefoisenunesemainequejeviens.Ilsdisentquec’est le manque de sommeil.- T’as fait un bilan sanguin ?- Oui, rien d’anormal.- T’es en période de partiels ?- Non, mais avec les TIG, je dois mettre les bouchées double.