L’ANTIDOTE
Silice et Carbone
Depuis 2017
ALC Prods
Le
laboratoire
sentait
l’antiseptique
plus
que
de
raison.
C’était
comme
dans
les
films.
Les
types
en
blouses
blanches.
Les
plans
de
travail
et
la
table
d’opération
en
inox
lustrée
jusqu’à
la
rendre
brillante
et
tout
le
reste
en
blanc.
Du
sol
au
plafond.
Stéphane
regarda
Rose
qui
était
aussi
impressionnée
que
lui
de
toute
évidence.
Ils
avaient
été
reçus
par
Guillaume
le
porteur
du
projet
que
Farrafin
lui
avait
présenté
juste
après
qu’il
ait
accepté,
la
veille,
dans
le
bureau
de
Nano
tech.
Le
type
était
grand
et
élancé.
Pur
produit
de
grandes
familles
poitevines,
on
voyait
que
tout
lui
avait
réussi
jusqu’ici.
Pas
de
doute
ou
de
peur.
Un
foi
en
l’avenir
inoxydable.
Le
genre
de
gars
qui
avait
toujours
tout
réussi.
Et
ne
voyait
pas pourquoi ça changerait.
Il
avait
excusé
le
sénateur
qui
était
en
chemin
et
les
avait
invités
à
visiter
leur
installation,
comme
il
disait.
Ils
avaient
donc
laissé
le
petit
hall
et
traversé
un
couloir,
tout
blanc
lui
aussi,
où
s’enchaînait
trois
ou
quatre
bureaux
et
étaient
arrivés
dans
la
salle
préopératoire,
où
ils
virent
un
homme
d’une
trentaine
d’années
signer
des
feuillets
de
consentement.
Tout
était
bien
rôdé,
en
effet.
Et
maintenant,
habillé
comme
des
spationautes,
ils
attendaient.
Un
peu
gênés.
Très
impressionnés.
Et
surtout
complètement
pas à leur place.
Ce
n’était
pas
leur
univers.
Ni
à
Rose.
Ni
à
Stéphane.
Ce
dernier
pensa
à
Karim.
Il
aurait
bien
eu
besoin
de
son
expertise
pour
juger
des
protocoles
d’hygiène où il ne savait quoi encore.
- Bonjours messieurs dames, excusez moi pour le retard !
- Monsieur le sénateur.
-
Appelez
moi
Jean
Claude.
Je
vois
que
vous
avez
eu
droit
à
la
tenue
standard.
Vous
pouvez
l’enlever,
nous
ne
serons
pas
à
rester
ici
bien
longtemps.
- Le type dans la salle ?
- Oui, le type dans la salle.
- Qu’est ce qu’ils vont lui faire ?
- Ha, c’est pour cela que nous sommes ici. Suivez moi.
Le
sénateur
leur
fit
signe
de
le
suivre
et,
leurs
surblouses
et
charlottes
enlevés,
ils
entrèrent
dans
une
salle
de
réunion
où
Guillaume
les
attendait,
faisant
défiler
un
diaporama
où
Stéphane
vit
passer
des
images
de
cerveaux
et des graphiques avant que Guillaume ne coupe et les accueille.
- Bienvenue dans les laboratoires de Mémotech.
-
Qu’est
ce
que
vous
allez
faire
à
ce
gars ?
Je
croyais
que
votre
but
c’était de soigner les vieux.
- Allons, allons, M. Peyroux, un peu de respect pour nos anciens.
-
Excusez
moi
M.
Le
sénateur
mais
c’est
que
je
comprends
pas
ce
que
ce
type
vient faire.
-
Asseyez
vous,
asseyez
vous,
vous
allez
comprendre
et
vous
faire
votre
idée. C’est pour cela que vous êtes là non ?
Guillaume
ne
perdit
pas
de
temps
et
lança
le
diaporama,
où
il
expliquait
l’avancée
des
savoirs
sur
la
mémoire
et
à
quelle
point
c’était
un
mécanisme
complexe,
dont
la
compréhension
avait
beaucoup
évoluée
sur
le
dernier
demi
siècle
grâce
à
l’imagerie
médicale
et
aux
neurosciences.
Il
perdit
Rose
au
moment
où
il
aborda
la
phrénologie
et
Stéphane
au
moment
d’expliciter
l’air
de
Wernicke.
Puis
vint
le
moment
où
ils
virent
des
souris
avec
un
fil
qui
leur
sortait
de
la
tête
issues
d’une
start
up
américaine.
Et
enfin,
une
modélisation
d’un
cerveau
humain
où
il
put
voir
que
ce
qu’il
y
avait
au
bout
du
fil
était
une
sorte
de
puce
électronique
qui
se
fixait
sur
la
fameuse
aire de Wernicke.
Stéphane décida de couper court.
- Alors vous ne soignez pas Alzheimer ?
- Non, pas pour l’instant, mais nous avons trouvé mieux.
-
Mieux ?
Vous
pourriez
gagner
le
prix
Nobel
si
vous
arriviez
à
soigner
Alzheimer.
- Nous le gagnerons en soignant la maladie de Gaillé Wernické tout autant.
-On
peut
dire
que
vous
ne
doutez
de
rien.
Et
le
type
dans
la
salle
d’opération, c’était qui ?
- Attendez, attendez, je vou…
-
Je
ne
veux
plus
rien
voir.
Je
n’aime
pas
la
tournure
de
vos
travaux.
Avez
vous au moins une autorisation ?
-
Bien
sûr.
Nos
travaux
sont
dans
un
protocole
très
encadré
avec
le
C.H.U.
de
Poitiers
et
le
service
de
neurologie.
Dites
moi
donc
ce
que
vous
savez
de
la médecine avant de me vouer aux gémonies ?
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