Lesbureauxducabinetd'ingénieriemécaniqueNextGensetrouvaitdansla ZoneRépublique2,pastrèsloindesétablissementsPenaud.Uneplacede choixpourceuxquitravaillaitlaplupartdutempsensoustraitancedes groupecommelaSnecma,Safranouautres.Ilsétaientainsiaucœurdece qu'il se passait. Facile d'accès. Immédiatement mobilisable.NoégarasonCaptursurleparkingvisiteurets'avançadécidéversson rendezvousavecGeorgesBellanger,ledirecteurducabinet.Etilavait bienl'intentiondecomprendre.Adéfautdesavoir.Parcequ'iln'avait qu'unequestionetrienàmettreaprès.Ilespéraitquecelaviendraitavec leur échange.Ilavaitchoisilecabinetparcequ'ilavaitétéleplusdrastiquedansson dégraissage.Etlesgenslesplusintransigeantssontsouventlesplus fiers. Et donc les plus enclins à revendiquer leurs conneries.Covidobligeilajustasonmasque,selavalesmainsàlabornedegelhydro alcooliquedanslesasd'entréepuisallaseprésenterausecrétariatjuste enface.Asadroite,l'openspaces'ouvraitàl'exceptiond'unecagede verre.SansdoutelebureaudeBellanger.D'entrée,ilconstataquede nombreux bureaux étaient vides et nettoyés. Le ménage avait été fait. Déjà. • Monsieur ? Monsieur je peux vous renseigner ?•Excusezmoi.JesuisNoéOuedraougo.J'airendezvousavecM. Bellanger.Elleregardal'agendadesonchefpuispritsontéléphonepourannoncer l'arrivéedeNoéetlepriades'asseoirdansl'espaceattenteàsadroite. M. Bellanger allait venir le chercher.Lebancdequatresiègesenavaientdeuxdecondamnés.Sibienqueseulement deuxpersonnespouvaients'yasseoir.Cadevaitarrangertoutlemondeque la voilure ait diminuée. Noéposasesfessesetobserva.Ilnotaqu'ilyavaitdeprésent3 ingénieurspour15bureaux.Ilsavaitquelecabinetétaiteneffetpasséde 15employésàcinq.Celavoulaitdirequedeuxd'entrelessurvivants étaientsurleterrain.L'attitudedes3présentsétaiteffrayantequelque part.Ilsneparlaientpas.Ilsnebuvaientpas.Ilsneprenaientpasde recul face à leurs écrans. Ils bossaient comme...des machines.Quelque chose clochait.Dans leur comportement.Dans le silence qui règnait.La peur d'être les prochains ? • M. Ouédraougo ! Vous vous décidez enfin à accepter mon invitation ? • Il faut croire que vos résultats m'y ont poussé... • Je vois. Allons parler de tout cela tranquillement dans mon bureau.GeorgesBellangerportaitfièrementsatrentained'annéescoincéderrièreun bureau.Unventreproéminent,d'autantplusqu'ilétaitpetit.Unelégère scoliose et une atèle à son poignet. IlauraiteubienbesoindevenirfaireuntourauJardindesPlantesavec Noé,KarimetStéphane.Çasentaitl'infarctusavantlasoixantaine.Son regard,parcontretraduisaituncerveauquinesouffraitd'aucunraté.Un esprit brillant. Brillant et fier. Comme l'avait espéré Noé.BellangerfitletourdesonimposantbureauetinvitaNoéàs'asseoir. Bellangerleurfitcoulerdeuxcafésetposaunepetitecoupellede speculoos devant eux.•Alorsquelestceproblèmesiimportantqu'ilvousfaitsortirde votrebureauM.Ouedraougo ?Jenecroispasquevousayiezàvousplaindre des résultats de mon cabinet, non ? • Non. En effet. Et c'est bien cela le problème. • Le problème ? Je ne comprends pas.•Votrebénéficenetestleplusélevédepuisquevousnousavezrejoint et vous venez de licencier les deux tiers de vos employés. • C'est ça qui vous chagrine ? C'est tout ? • C'est déjà pas mal.•Alorsditesvousquelaressourcehumainea,commelesmachines,une datedepéremption.Viensunmomentoùl'hommen'estplusaufaitdes dernièresavancéestechnologiquesetdesdernierslogiciels.Alorsil devientobsolète.Jemesuisdébarassédeceuxquiétaientobsolètes,voilà tout.