JérômeetNoéétaitcirconspects.EnattendantdesnouvellesdeBordeauxet deRabotinilsavaienteulalibertéderegarderdeplusprèsl’entièreté desentreprisesclientesdel’agence.Pourvoirsicettepratiqueétait redondante.Etlemoinsqu’onpuissedire,étaitqu’ils’étaitagid’un travaildetitan.Delapremièreimpulsionconsistantàtaperdedanssans réfléchir,ilétaientrevenussurleurspasets’étaientorganisés.Toutle personneldel’agenceavaitétémisàcontribution.MêmeZiad.Ils’était prêtéaujeusansgrandeconviction.Ilnecroyaitpasàcettehistoirede licenciementabusif.Legarsavaitdégraissépouraugmentersesbénéfices. Unedémarcheonnepeutpluslogiquepuisquelebutdujeud’unentrepreneur estdegagnerdel’argent.CeàquoiNoéluiavaitrétorquéqueceladevait sefaireenrespectantlaloi.Etlesrègles.Ziadavaitsoupiréetavait finalementacceptédemauvaisegrâcedepasseraucribletoutesles entreprisesindustrielles.AutantdirequeNoéleménageait.Lesindustries, surlebassind’emploidesCouronneriessecomptaientsurlesdoigtsd’une main.Jérômeavaithéritédutertiaire.Leplusgrosmorceau.EtJocelyne regardaitdeprèsceuxdel’agroalimentaire.AutantZiadetJocelyne avaientfinidevérifierlesmouvementsdepersonneldesentreprisesdeces deuxsecteursalorsquemidisonnait,JérômeetNoéfinissaientjustedese répartir la cinquantaine d’entreprises qu’ils allaient devoir examiner.Etmaintenantquelesoleilsecouchait,forceétaitdeconstaterquelecas Batibatn’étaitpasisolé.43entreprisesavaientprocédéàdes licenciements.Lestroisquartsétaientliéàunebaissed’activité.Des licenciements économiques.Merci le virus.Pour le reste…- On a donc 9 entreprises qui ont licencié sans motif traditionnel.- Apparemment.- Et qu’est ce qui les relient ?- Aucune idée, Noé.- Merde. C’est sous nos yeux pourtant.- C’est bien caché alors.- Oui. Sacrément bien caché.Noéserenversadanssonfauteuiletpassaenrevue,danssatête,les entreprisesidentifiées.Uncabinetd’expertcomptable,Batibat,L’EURL Fruitsfrais,lecabinetd’ingénierieSoNext,lesagencesdecommunication Oui !etCom’on,lecabinetinfirmierdesHéliotropesetdelaplacede Provence et le TAP.-PourquoionamisleTAP ?Caparaîtlogiquequ’ilsdégraissentcompte tenu de leur activité.-Cen’estpasleTAPnotreclient,c'estlecollectifd’artistesThéâtreà Poitiers. Rien à voir.- N’empêche, les artistes, c’est pas la bonne période pour eux, non ?-Leurschiffred’affairesàgrimpéde150 %depuislapremièrevague.Ils interviennentpartout.Maisonsderetraites,hôpitaux,écoles.Etils viennent de licencier la moitié de leurs intermittents.- Merde.Noéselevaetpritsonballonpourlefairetournerentresesmains.Planté devantlafenêtre,ilregardaitlejourtomber.Dececôté,onnevoyaitpas lesoleilchuter.Justel’ombregagnerduterrainpresqueàœilnu.Lanuit s’annonçaitfroide.Pasunnuagepourcouvrirlecieldontlebleuazur laissait la place au pourpre puis au noir.- Rentrez chez vous Jérôme. On reprend demain.- Comme vous voulez. A demain patron.Noésaluasonemployéetrestaàregarderlanuits’installerens’efforçant denepenseràrien.Ilsentitlatensiondelajournées’évanouir.Son cerveau semblait aussi acquérir la plénitude de ses moyens.Une entreprise de bâtiment.Des agences de com’.Des infirmières libérales.Des artistes.Des ingénieurs.Bordel c’était à n’y rien comprendre.