L’ANTIDOTE
Silice et Carbone
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Depuis 2017
ALC Prods
Stéphane regardait Rose qui buvait littéralement les paroles du sénateur Farrafin. Le type était bien habillé, son embonpoint plus visible qu’à la télé mais son charisme encore plus. Depuis qu’ils étaient arrivés sur les coups de dix heures pour engager des pourparlers avec la société nanoTech, le sénateur n’avait pas arrêté de leur parler de la Chine. De sa culture. De la manière de faire du commerce avec eux. D’obtenir ce que l’on voulait en jouant avec les rouages d’une administration qui n’avait rien à envier à la française. Il était maintenant pas loin de midi et Cyrille Le Sennec et Chloé Germain n’en avaient pas placé une. Le gars monopolisait l’attention. Et il le faisait avec beaucoup de talent. - C’est bien joli tout ça Sénateur, mais en quoi cela doit m’aider à prendre une décision ? - Vous m’avez écouté ? - Bien sûr. - Je n’en ai pas l’impression M. Peyroux. Le regard de Jean Claude Farrafin devint perçant à un point tel que l’autorité qui en ressortait fit suer Stéphane. Le gars savait comment se faire entendre. Et de toute évidence, son passé l’avait rendu encore plus impressionnant que ses errements. - Je vous parle de tout cela parce que c’est la clé, M. Peyroux. Le clé de l’avenir de NanoTech. Vous connaissez les terres rares ? - Oui et je sais qui en sont les principaux fournisseurs. L’Australie, l’Argentine. La Chine. - Sans ces terres, le projet est mort né. Voilà pourquoi nous avons besoin de vous. - Pour que j’achète des terres rares ? En Chine ? Je ne suis le VRP de personne. - Non, le VRP c’est moi. Si vous m’aviez écouté, vous le sauriez. Votre rôle est de financer mon action. En injectant l’argent nécessaire pour cela. - Vous voulez que je fournisse l’argent des bakchichs ? - Je ne le dirais pas comme ça mais disons que vous êtes dans le vrai. Bien sûr cela ne regarde personne et vous ne serez qu’un actionnaire minoritaire. - De combien avez vous besoin ? Farrafin tourna son impressionnant regard vers les deux porteurs du projet qui semblèrent se réveiller et leur demanda à quel montant avaient ils fixé le coût de l’achat des matériaux pour leur projet. - Pour mener à bien la phase 1 du développement de nos premières capsules nanotechnologiques à usage médical, il nous faut lever près d’un million d’euros. - Vous comptez tout, là dedans. - Oui M. Farrafin. Tout. Y compris votre rémunération et vos frais. - Vous avez rassemblé combien pour l’instant ? - 950 000€ - Bien. M. Peyroux, êtes vous de cette aventure ? Stéphane regarda Rose qui acquiesca. L’affaire était entendue. Ne manquait que l’essentiel. - Si je vous suis, quels sont les marges de retour et à quelle échéance ? - C’est un marathon, M.Peyroux. Pas un sprint. - Je vois. Je vais y réfléchir. - Ne réfléchissez pas trop longtemps. Ce projet est suffisamment convoité pour que l’on trouve des fonds rapidement. - C’est noté. Stéphane et Rose se levèrent et Rose alla, au mépris du protocole sanitaire, serrer la main du sénateur. Stéphane, lui, observa les deux porteurs du projet. Ils semblaient complètement anesthésiés. Pour 50 000 €, ils semblaient particulièrement stressés. Il alla vers eux et leur donna son accord verbal à condition qu’il viennent le voir dans son magasin. Seuls. Au moment de quitter le bureau, le sénateur Farrafin retint Stéphane. Rose était déjà sortie, la carte de visite du sénateur dans la main. - Qu’est ce que vous cherchez exactement, M. Peyroux ? - Qu’est ce que je cherches ? Comment ça ? - Si vous voulez un retour sur investissement plus rapide et plus sûr, il nous suffit de changer de bureau. Ici, on peut dire que nous sommes à l’embryon du projet. Ce que je vous propose c’est d’entrer dans la cour des grands. Seriez vous partant ?
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