A vrai dire, Stéphane ne s'y était pas préparé. Encore moins s'y était il attendu. Le marchand de viennoiserie quittait son épicerie, un sourire sincère aux lèvres, et il n'était pas sûr que cela soit réel. C'était le deuxième commerçant à venir le voir aujourd'hui. Un peu avant, en début d'après midi, BioDiffusion était aussi venu le saluer. Là, il avait compris. Le type lui proposait des produits. Et un moyen d'améliorer sa marge comme ses conditions d'approvisionnement. Il avait été séduit. Moins de terre sous les ongles, ça fait réfléchir. Mais l'autre... Stéphane finit de mettre les boites de petits pois qui manquait sur son rayon conserve sans vraiment faire attention qu'il les entassaient avec les haricots verts. Il était toujours avec le boulanger. Et le type de BioDiffusion. Il savait que les rapaces ne tarderaient pas. Il ne se doutait pas qu'ils seraient aussi séduisants. Il répara son erreur, regarda l'heure, se dit qu'il avait le temps avant les affamés de midi et ouvrit son tableur. Il commença par le plus facile. Les produits maraîchers. Sans compter les trajets, la fatigue et le nettoyage, il était gagnant. Le double. C'était trop beau. Il chercha sur le web qui étaient ces gus. Il tomba sur une page et son premier soupir fut lorsqu'il vit qu'il s'agissait d'un entreprise poitevine. Ces gars étaient du cru. Un bon point. Comme de savoir qu'ils avaient tous les labels dont le commercial lui avait parlé. Pour ce qui était des prix, il chercha sans trop d'espoir. Il avait raison. Tout se faisait sur devis. Avant de fermer il visita la pages de leurs clients. Et c'était impressionnant. A vrai dire toutes les enseignes de Poitiers passait par eux pour leurs produits estampillés agriculture biologique ou raisonnée. Cela le plaçait avec un argument de vente imparable. Avec un petit effort de son côté et son produit d'appel serait définitivement son produit d'appel. Voila qui augurait de profits conséquents et d'une crédibilité à l'épreuve des balles. Oui. C'était vraiment impec'. Alors, pourquoi avait il cette drôle d'impression que quelque chose clochait ? Parce que c'était trop beau ? Parce qu'il allait vendre la même came que Auchan ou Leclerc ? C'était plausible son volume devait être tellement minime qu'il bénéficiait de l'attractivité de ces locomotives … Non. En fait, il entendait encore le boulanger. - Faites gaffe à ces gus, Stéphane. Ce sont de vrais rapaces. Cela avait été ses derniers mots. Il était ensuite sorti, sa bedaine farinée et son crâne dégarni en le saluant avec une bonhomie qui tranchait avec tous les films qu'il s'était fait jusqu'alors. Le type n'était pas jaloux. Il était content. Un autre commerçant dans la même rue, c'était tout bénef pour lui comme pour la pharmacie en contre bas. Ça faisait du passage. Et le passage ce sont des euros qui sont prêts à tomber. C'est comme ça qu'il lui avait présenté la chose. Yvan. C'était son nom. Et il lui demandait s'il serait intéressé pour se fournir en pain auprès de lui. Stéphane avait hésité. Son pain ne durait la journée que les bons jours. Les mauvais... Lui se fournissait chez Banette. C'était un gage de qualité et la petit étiquette un argument de vente. Seulement Yvan lui proposait de vendre sa came et de prendre 70% de la marge. C'était plus qu'attractif. C'était tout bénef, une fois encore. Alors pourquoi cette impression que c'était trop beau là aussi ? Il regarda l'heure et se dit qu'il n'avait qu'à remonter la rue. Il mit absent sur la devanture et se dirigea vers la boulangerie . La femme d'Yvan eut l'air apeurée en le voyant. Il devait avoir l'air sacrément décidé. Elle appela son mari. - Yvan ! Yvan ! Y'a l'épicier. Je crois qu'il veut te voir. Viens vite doudou. La femme s’éclipsa comme un ombre comme le boulanger débonnaire franchissait le seuil de la boutique. - Déjà ? - C'est quoi l'arnaque ? Qu'est ce que vous attendez de moi en retour ? - J'attends de faire du bon pain, Stéphane. Plus vous vendrez plus mon volume augmentera et je pourrais faire avec de la meilleur farine. Et vos Banette vous donneront envie de gerber. Voila ce que je vous propose. De me permettre de mieux faire mon métier. Et ne vous y trompez pas, le plus belles seront pour moi. En disant cela il lui pointa du pouce les baguettes derrière lui , bien installées dans leurs présentoirs puis il l'invita à passer dans l’arrière boutique. De là, il lui expliqua serait le pétrin et lui parla d'un moulin en Haute Vienne qui faisaient la farine à l'ancienne. Et ainsi de suite. Stéphane comprit alors que cet homme ne mentait pas. Ou ne cherchait pas autre chose que ce qu'il lui proposait. C'était juste un risque à prendre. Minime pour lui. - OK, Yvan. Quand est ce que vous pouvez me livrer ?
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