- Attendez, attendez, Stéphane, je ne comprend rien à ce que vous me racontez. - Putain, mais c'est évident pourtant... - Ok, ok. Laissez moi vous dire ce que je comprends de ce que vous me dites. Vous me dites que papy Schlosser était un nazi de première bourre. C'est ça ? - Oui. - Et que quelqu'un aurait fait brûlé son petit fillot sur une croix dans l'un des rares sanctuaires français parce que son papi aurait fait du mal à sa polonaise de mère ? - Oui, enfin, non, ce que je veux dire c'est que le gouvernement polonais sort une liste, ou plus exactement, déterre une liste de nazi ayant participé à l'extermination des juifs en Pologne il y a trois jours et bim ! On a un crucifié qui sent le cochon grillé à la filiation malheureuse sur les bras. - A plus de 1000 kilomètres des lieux - Oui - Alors que le type n'a jamais fait de vague - Oui - Et que à part sa secrétaire, personne ne devait savoir qu'il allait se rendre dans le coin - Oui ! - Et vous me dites que c'est une piste. - Évidemment ! L'inspecteur Jallais se renfonça dans son fauteuil. Autour de lui, l'open space de la criminelle était encore vide. Seuls deux autres flics fumaient les yeux rougis par la fatigue à force de faire défiler des photos de camions sur un écran. A côté de Jallais, Favreau avait toujours l'air fatigué. Il tirait sur sa vapot' depuis le début et faisait preuve d'une forme de détachement qui inquiétait Stéphane. Ce n'était pas son genre. Et ça n'avait jamais été la manière dont il s'était comporté avec lui. Jamais. La désinvolture à son égard ne lui avait jamais semblé avoir sa place dans leur relation. Ils s'appréciaient. Mutuellement. Pour des raisons explicables. Et d'autres qui relevait du sensitif. Pourtant, il tirait toujours sur sa vapot'. Et Jallais, Stéphane le voyait dans son regard, commençait à croire, à croire de plus en plus, en sa responsabilité, si ce n'est sa culpabilité dans cette affaire. - Putain, mais est ce que j'ai une gueule à faire travailler des polonais au noir ? - Pourquoi ? Pourquoi tu dis ça ? - Mais parce que c'était le boulot de Schlösser. Les travailleurs détachés - Alors pourquoi ton dossier est arrivé sur son bureau ? - Putain, mais sérieux ? - Arrête de jurer - Je sais pas, C'est un état dans l'état la commission européenne. Je suis sûr qu'il y autant de fonctionnaires que dans toute l'agglo de Poitiers. Il a du atterrir sur son bureau par erreur. - Par erreur. Et qu'est ce que tu disais dans ce dossier ? - Commissaire ! - Répondez Stéphane. Répondez à tout ce qu'on vous demande. S'il vous plaît. - Ben ma demande de subvention pour l'achat de matériel et la mise aux normes de mon installation. Mais en aucun cas une demande d'emploi. - Bien. - Bien ? C'est tout ce que vous trouvez à dire ? Bien ? Le commissaire glissa un mot à l'oreille de Jallais qui regarda Stéphane d'un œil noir avant de se lever, de prendre son flingue et sa plaque dans le tiroir de son bureau en alu et de laisser les deux hommes face à face. - Il pense que c'est toi - Je commence à le croire - Il pense que c'est toi, parce que tu as un mobile. - Un mobile ? - Le refus de ta demande. Et le fait que je sois venu t'informer de sa venue lui semble bien plus crédible que ton histoire. - Et vous, commissaire, vous pensez quoi ? - Je pense que tu tiens quelque chose. Et pour une raison qui m'oblige à ne rien te dire, tu vas devoir te débrouiller seul. Jallais, tel que tu le vois est parti chercher un autre officier de police judiciaire pour te déferrer. Maintenant il va falloir que tu me frappes. Fort. Ne t'inquiète pas tu ne seras pas le premier à le faire ni le dernier. Essaie simplement d'éviter de me casser le nez. Au passage, prends ça. Sans réfléchir, dans un réflexe à la fois de confiance absolue en cet homme et de pure volonté de survie, il prit le portable qui était mis à sa portée de la main gauche et balança une droite qui fit tomber à la renverse le commissaire. Les deux flics qui étaient au fond de la salle se retournèrent comme le commissaire toussait et que Jallais et un autre inspecteur arrivaient. Sans trop savoir pourquoi, Stéphane regarda si le nez du commissaire n'était pas cassé. Ce fut assez pour que les flics l'encerclent. Il vit à la vitesse de la lumière le commissaire lui dévoiler son glock. Il sauta par dessus le bureau au moment Jallais allait lui tordre les bras et saisit l'arme que le commissaire lui offrait. - Je vous jure que je vous plombe si vous bougez bandes d'enculés.
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