Noé n’avait pas fini de courir. Une sorte de folie s’était emparée de sa journée depuis qu’il s’était levé. Ses filles, qu’il gardait cette semaine de vacances scolaires avaient eu du mal à encaisser qu’elles n’allaient pas le voir. Son ex qui lui avait encore envoyé une bonne dose de fiel en lui reprochant d’être un mauvais père tout ça parce qu’il devait retourner au boulot. Anna qui n’était en fait qu’un fantôme qu’il voyait sporadiquement. Il l’avait d’ailleurs croisé dans son lit sans qu’il ne se soit rendu compte de son arrivée. Ses employés qui bougonnaient parce qu’il faisait trop chaud et qu’il n’avaient ni la climatisation ni de ventilateurs. Et enfin ses parents qui voulaient lui parler ce soir. Ras le cul. Oui. Alors à midi il avait mangé seul. Et cela avait été un vrai bonheur. Personne pour lui parler de quoi que ce soit. Jusqu’à ce que le téléphone sonne. Ses parents. • Oui ? • C’est maman • Bonjour m’man. Qu’est ce qu’il y a ? • Tu nous a pas répondu pour ce soir. Tu viens bien ? Bah oui. Qu’est ce qu’il y a de si important pour que tu me rappelles ? • On a à te parler avec ton père. • Rien de grave au moins ? • On t’expliquera. Allez à ce soir mon grand. Bordel, qu’est ce qui leur arrivait ? Ce n’était pas leur genre. Il ne leur rendait visite que rarement. Et le fait que sa mère insiste lui faisait craindre le pire. Sans trop savoir pourquoi il se mit à culpabiliser. En plus d’être un mauvais père, il était un mauvais fils. C’est vrai que du temps de Karine, il n’y allaient que pour les fêtes et se contentaient d’un sms pour leurs anniversaires. Ils étaient trop collant comme elle disait. Et puis ensuite, et bien ensuite, il n’avait tout simplement pas eu le temps de penser à eux. Et de toute évidence ce n’était pas leur cas. Il jeta l’emballage de son sandwich dans une poubelle à côté de la Poste des Couronneries et fit le trajet retour jusqu’à l’agence du Crédit Populaire soucieux. Ce ne fut que de courte durée. Ziad fut le premier à franchir le seuil de son bureau. Noé n’avait même pas eu le temps de rallumer son ordinateur. Oui, je sais Ziad, il fait chaud. Je vous assure que je fais tout mon possible pour que Bordeaux nous débloque des fonds pour des ventilateurs. • C’est bien mais je viens pas pour ça. • Qu’est ce qu’il y a alors ? • On a un problème. • Un problème ? Quel problème ? • On vient de se faire voler.
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ALC Prods
Un tueur dans la ville
L’ANTIDOTE
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