C’est peu de dire que Stéphane avait été accueilli froidement. Les effets du temps de toute évidence. Il ne connaissait à vrai dire plus personne dans le business souterrain. Il était allé tenter sa chance quand il avait croisé Clément, son ex apprenti. Il était assis avec une quinzaine de types tous plus louches et shootés les uns que les autres. A eux tous, ils encombraient tout un pas d’immeuble. Il fallait faire attention en voiture. La rue était pour ainsi dire leur aire de jeu. Et les automobilistes simplement tolérés. Stéphane avait passé le hall d’immeuble occupé et pris à droite pour se garer à l’abri de leurs regards. Comme un réflexe, il avait levé les yeux vers les immeubles. Il n’y avait que peu de fenêtres. Et personne pour guetter. Au moins sa voiture était elle dans une relative sécurité. En ce qui concernait Stéphane, et bien, il avait déjà été flashé par trois gamins en mobylette. Le temps de faire 800 mètres. Quand il arriva devant Clément, tous avaient arrêté leurs activités. Et ils attendaient. Il pouvait lire dans leurs esprits. « Qui c’est ce type ? » « C‘est un flic ? » « Encore les poulets ! » « Putain peuvent pas nous lâcher ! » Stéphane savait tout ça parce que depuis quelques semaines ils avaient été particulièrement gênés par les forces de l’ordre qui avaient été jusqu’à squatter leur hall. Stéphane était tombé dessus un soir il revenait du Super U. Il n’avait su quoi faire. La rue était bloquée. Et les invectives fusaient à l’encontre des policiers. Qui restaient de marbre. Un sifflement et les caïds avaient vu la voiture de Stéphane. Ils s’étaient alors écartés comme Stéphane passait en baissant la tête. Pas le moment de mettre de l’huile sur le feu. Alors il les savaient tendus. Particulièrement tendus. D’ailleurs ce n’était peut-être pas le bon moment. Ce n’était pas le bon moment. Seulement Ibrahim était quelque part. Et son instinct lui disait qu’il ne fallait pas traîner. - Salut Clément - Salut Clément ne saisit pas la main tendue par Stéphane. Et Stéphane eut à peine le temps de l’enlever avant que le mollard de Clément ne l’atteigne. Ce n’était pas bon signe. - Si vous croyez que je vais revenir dans votre trou à rat à vendre des can… - T’enflammes pas Clément. Je suis pas pour toi. Je t’ai dit ce que j’avais à te dire. Tu as pris ta décision. Affaire terminée. - Alors qu’est ce que vous voulez ? Du produit ? Le visage de Clément se barra d’un sourire malsain. Les autres commencèrent à se rapprocher. Il fallait aller vite pour Stéphane. Sinon il allait repartir en slip et avec la gueule refaite. - Je cherche un gamin, 16 ans environ, maigre. Noir. Il s’appelle Ibrahim - Comment tu voudrais que je connaisse tous les négros du quartier ? - C’est que vous passez pas mal de temps à observer le coin, alors... - OK. Je te promets de te dire si je le vois. - Vraiment ? - Ouais, quand le tectonique des plaques nous rapprochera. Dégages sale fouine. Ils avaient tous éclater de rire à la saillie de leur pote. Il montait en grade, Stéphane le sentait. Ce gamin n’était pas con. Il finirait bientôt par aller à Vivonne, leur graal. Pauvres types. Stéphane leva les mains en signe d’apaisement et s’en retourna à sa voiture en accélérant le pas. Arrivé au niveau de son berlingo son portable sonna. Noé. - Je ne l’ai pas retrouvé pour l’instant - On a un autre problème. - Quoi ? - Ce n’est pas mon cousin. - Bah merde. Qui c’est alors ?
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Un tueur dans la ville
L’ANTIDOTE
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