Rokhogo . Bouaké. Le nord. Le sud. Tout n’était que désert à cet endroit de la planète. Sur Google earth, Noé était à l’aplomb de ses origines. Et il ne reconnaissait rien. Ses parents étaient peu disert sur cette époque de la vie de leur famille. C’était le passé. Et il valait mieux l’enterrer. Surtout qu’il remontait à loin. A la seconde guerre mondiale. Quand Barnabé Ouedraougo, son arrière grand-père était venu avec ceux que l’on appelait les tirailleurs sénégalais aider à sauver la France de la Barbarie. Et maintenant la barbarie était bas. Depuis la guerre nord/sud de 2004, les choses ne s’étaient pas vraiment améliorées. Tout le monde semblait attendre. Attendre que tout s’embrase à nouveau. Il y avait de fréquentes échauffourées entre ceux au nord de la frontière. Des musulmans. Non. Des terroristes qui se revendiquaient de l’Islam. Et de l’autre côté, des rapts et des enlèvements. Merde. C’était le chaos. Noé quitta google pour se rendre sur le site du ministère des Affaires Étrangères. Là, il perdit un peu de temps avant de trouver la classification des pays et des régions selon leur dangerosité. Et quand il trouva, Bouaké et sa région étaient dans le noir. Pas le orange. Pas le rouge. Le noir. Plus que déconseillé. Interdit. Bordel. Et dire qu’il avait encore de la famille là bas. Il prit son téléphone et appela son père. - Papa ? - Oui mon fils ? - On a encore de la famille à Rokhogo ? Noé reconnut le bruit du fauteuil de son père. Il venait de se lever. Le bruit de la baie vitrée lui dit aussi que son père réfléchissait. Réfléchissait intensément. C’était toujours le cas quand il quittait un livre pour embrasser la ville. - Oui. Oui mon fils - Les parents d’Ibrahim. - Entre autres. - Il m’a dit qu’ils étaient morts. Un profonde inspiration perça le téléphone de Noé. Noé était en train de briser un tabou. Un tabou familial. Leurs origines. Le passé. La famille. L’Afrique. - Comme beaucoup d’autres des nôtres certainement. - Nous sommes musulmans. - Non. Nous sommes chrétiens. Chrétiens catholique. Ce qui fait de nous… - ...Des colonialistes. - Non mon fils. Des victimes. bas, ils tuent les chrétiens. Qu’ils soient évangélisés par la France ou l’Amérique. - Alors pourquoi ne pas avoir fait venir toute la famille ? Ce sont des victimes de guerre. Il auraient droit à … - Non mon fils. Ils ne peuvent pas tous venir. - Mais enfin, pourquoi ? - Parce que cela coûte beaucoup d’argent et que la France est tout sauf une terre d’accueil.
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Un tueur dans la ville
L’ANTIDOTE
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