Clémentleregardaitdroitdanslesyeux.Avectoutelamorguedeses 18ans.Illuitenaittêtedepuisquel’esclandres’étaitdéclarée. Stéphaneavaitétéobligédefermerlemagasin.Lagaminétait bruyant.Etentêté.Illuisoutenaitdurcommeferquesesaffairesne nuisaientenrienàcellesdeStéphane.Etquelabeuhetleshit étaitméconnus.Ilsavaientdesvertusantalgiques.Ilétaientune droguequin’entraînaitpasd’addiction.IlétaitmêmelégalauxÉtats Unis. Et surtout, surtout, c’était ses affaires.- Tu ne sais pas avec quoi tu joues, petit.-Jesuispaspetit.Etjesaistrèsbiencequejefais.Enplusje vousramèneduchiffresd’affaires.Laplupartdesconsommateursont souvent des fringales. Alors…- Je sais. Mais je ne veux pas de leur fric. Pas comme ça.- L’argent n’a pas d’odeur, vous connaissez le dicton.-Qui te fournit ?- Pardon ?- A qui tu dois des comptes pour ton petit business ?- Mais à personne, je fais pousser et fabrique tout moi mê…- Arrête de me prendre pour un con.Lesyeuxdugaminsevoilèrent.L’espaced’uninstant.Peut-être venaitildecomprendre.DecomprendrequelapatiencedeStéphane avait une autre raison qu’une certaine forme d’humanisme.- Alors ? Qui te fournit ?- Je peux pas le dire.- Tu es coincé alors.-Non,c’estunpote,etjevoispaspourquoijedevraisvousledire. Pourquevousappeliezlesflics.Voussavezilyaunerumeurau sujet de vous et de vos potes basketteu…- Un pote, tu dis ?- Oui.-Tuveuxquejetedisecommentj’aiperdulemiendepote ?Il faisait la même chose que toi. Comme moi d’ailleurs.Stéphanesentitlegaminsetendrecommeunmorceaudebois.Sans douteavaitilchaudaussi.Sonfrontétaitperlédesueur.D’uncoup. Commeça.Parcequ’ilvenaitdeserendrecomptedelapersonnequ’il avait en face de lui.-IlestmortabattuparlapoliceaucroisementdeBonillet.Après m’avoir séquestré et laissé pour mort. Un sacré pote, tu trouves pas ?-Pfffvousnecomprenezrien.Vouspouvezmelicencier.J’aiautre choseàfoutre.Depluslucratif.Etjesuismoinsdébilequevous semblez le croire. Petit.StéphaneleregardaouvrirlaporteetpartirverslevieuxSaint Eloi. Facile de savoir où il se fournissait. - Ma porte te sera toujours ouverte Clément !-Ouais,c’estça.Faitesplutôtgaffeànepasl’ouvriràn’importe qui !En plus d’être naïf, il était stupide. Pauvre gamin.Putain.A 18 ans.Il venait de décrocher du système à 18 ans. Pour une chimère. ToutcommeStéphanel’avaitfaitensontemps.Ildevraitluicourir après. Le retenir. Et essayer de le comprendre.L’écouter.C’est ce qui lui avait manqué.Et nul doute qu’un grand frère ferait du bien à ce gosse.Seulementvoila.Stéphaneétaitcommelesautres.Commetoutlemonde. Ilavaitassezdemerdeàgérerpouravoirletempsdejouerlesbons samaritains. Nous vivions définitivement dans un monde égoïste.D’ailleurs la porte sonnait.- Bonjour. Que puis je pour vous ?- Vous recrutez des commis, monsieur ?