La
somme
n’était
pas
anodine.
400
000
€.
Prélevés
sur
une
cinquantaine
de
comptes
de
clients
des
Couronneries.
Cela
lui
avait
valu
une
engueulade.
Et
cela
lui
avait
permis
de
mettre
les
points
sur
les
i.
Noé
avait
rappelé
à
Rabotin
que
la
sécurité
des
comptes
clients
n’étaient
pas
gérée
par
son
agence.
La
faille
venait
donc
de
plus
haut. De bien plus haut.
Paris.
Il
avait
envoyé
un
mail
cinglant
où
il
demandait,
en
plus
de
la
découverte
des
fraudeurs,
que
l’argent
soit
crédité
sur
les
comptes
privés sous 24 heures.
Maintenant
il
était
sur
le
quai
Z
de
la
gare
de
Poitiers
et
il
attendait un hypothétique cousin.
Noé
n’était
pas
dupe.
Il
n’avait
jamais
entendu
parler
de
sa
famille.
Ses
parents
ne
lui
en
avaient
jamais
parlé.
Et
il
n’avait
jamais
cherché
à
savoir.
Son
arrière
grand-père
était
un
tirailleur
sénégalais.
En
fait
il
était
ivoirien
mais
à
l’époque
cela
n’avait
aucune
sorte
d’importance.
Et
ses
grands
parents
étaient
noir
de
jais.
Mais
aussi
français
qu’un
bougnat.
Alors
il
ne
croyait
pas
à
cette
histoire
de
tante
et
de
cousin.
Pas
du
tout.
Il
s’agissait
certainement
d’un
deal
pour
passer
un
enfant.
Il
avait
déjà
tout
prévu
d’ailleurs.
La
prise
d’identité.
La
vérification
physiologique.
Et
le
retour
au
pays.
La
Côte
d’Ivoire
n’était
en
guerre
avec
personne.
Ce
n’était
pas
le
Mali.
Et
depuis
le
départ
de
Gbagbo,
c’était
un
pays
tranquille et de plus en plus prospère.
Alors qu’est ce qui justifierait son statut de réfugié politique ?
Rien.
Au moment où le train entrait en gare son téléphone sonna.
- Oui. Noé Ouedraougo
- Bonjour, Candice Lenoir du Crédit Populaire.
- Oui ?
-
Je
vous
appelle
concernant
les
manœuvres
frauduleuses
dont
vous
estimez vos clients victimes.
- Que j’estime !?! Non mais…
- Attendez , attendez que je vous explique.
- Je suis tout ouïe
- Tout les débits signalés ont été validés
- Hein ?
-
Tous
les
débits
signalés
comme
frauduleux
ont
été
validés
comme
des
transferts d’argent via
world remit
.
- C’est quoi ça encore ?
-
L’équivalent
de
Western
Union
pour
aller
vite.
Mais
dédié
aux
transferts France Afrique.
- Et comment je prouve que ses retraits n’ont pas été validés ?
- Vous ne pouvez pas.
- Je ne peux pas ? Mais enfin les clients sont formels !
-
Je
suis
désolé.
Je
vous
envoie
le
document
du
ministère
de
l’intérieur concernant des cyber attaques Bonne soirée.
- Mais…
Elle
avait
déjà
raccroché.
Il
regarda
sa
montre.
17H30.
Elle
avait
fait des heures sup’ pour lui. Autant de raison de la croire.
Noé
rangea
son
portable
et
se
mit
à
scruter
la
foule.
Tous
portaient
de
lourdes
valises.
Et
savaient
où
ils
allaient.
Des
gens
se
tombaient
dans
les
bras.
Des
militaires
soulevaient
des
sacs
plus
gros
qu’eux.
Et
juste
devant
tout
ce
brouhaha
un
jeune
adolescent
émacié
le
regardait.
Bon
sang
ce
qu’il
était
maigre.
Quand
il
fut
à
sa
hauteur
il
remarqua
des scarifications.
Dur.
- Ibrahim ?
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Depuis 2017
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Un tueur dans la ville
L’ANTIDOTE
