Karim n’avait pas trouvé d’autre alternative. Une fois son service fini, il avait filé direction la forêt de Moulières. Direction la villa bien planquée et bien propre sur elle de Hakim. Entre temps il avait laissé passé deux appels de Aïsha. Le dernier était inquiétant. Ou plutôt justifié. « Ne me dis pas que si je vais au Guevara, tu auras un verre à la main. Ne me dis pas ça. Si à chaque fois qu’on se frite tu files te bourrer la gueule je ne peux plus rien pour toi. Je te laisse cinq minutes ». Ça en faisait dix. - Aïsha ? - Où es tu ? - Chez ton frère. - Pourquoi ? - Parce que… Parce que j’ai besoin de son aide. - Pourquoi ? - Pour tracer une voiture. - Mais bordel tu sais que le 17 ça existe ? - Pas pour ça. - Tu rentres ce soir ? - Oui je suis là avant 22 heures. - T’as intérêt. Karim raccrocha après Aïsha et sortit de sa clio. Il faisait chaud. Une chaleur tranchée par la fraîcheur du lieu. Ce qui la rendait supportable. Et ne l’empêchait de suer lourdement. Il frappa à la porte du garage une fois. Puis deux. C’est la porte d’entrée qui s’ouvrit, une volée de marches plus haut. Pour la première fois il vit la femme et les enfants de son beau frère. Ils étaient inquiets. Pas terrorisés. Pas surpris. Juste inquiets. Karim comprit tout de suite. - Tout va bien. Je suis l’ami de Aïsha. J’ai besoin de parler à Hakim. Le visage de sa femme se détendit. Elle dit aux enfants de retourner dans la maison et ferma la porte derrière elle. Le temps qu’elle descende la dizaine de marches jusqu’à Karim, ce fut lui qui prit peur. Elle le rassura aussitôt. - Excusez moi Karim. C’est juste qu’il effectue une mission de terrain et… - Non rien de nouveau de ce côté. - Qu’est ce que je peux faire pour vous, Karim ? - Rien, malheureusement. J’avais besoin des ressources et des compétences de votre époux. Ça semble raté. Tant pis pour moi. Vous savez quand il doit revenir ? - Dans trois ou quatre jours. Il est à Paris. - OK. Excusez moi pour la frayeur. Karim salua la femme de Hakim et s’en retourna vers sa voiture. Il ne lui restait plus qu’une solution. Il sentait qu’il y avait urgence. Que les types qu’il avait vu ne tarderaient pas à se volatiliser. Il n’avait pour lui qu’un numéro de plaque minéralogique. Et un numéro de portable. Celui arraché à la victime. Le portable devait être détruit. Ou à tout le moins sa carte SIM. Mais pas l’Audi. Elle devait encore rouler. Et elle pouvait le mener à ces salopards. Il ouvrit les contacts de son smartphone et chercha Stéphane. Lui seul avait le numéro direct de Jean Favreau. Il lança l’appel. Au moment il décrocha il sentit la main d’une femme se poser sur lui. - Excuse. Je te rappelle. Oui madame ? - Yasmine. Je m’appelle Yasmine et je peux peut être vous aider. Que cherchez vous ? - Une voiture. Et un portable. - Vous avez les numéros ? - Celui de la voiture. Pas celui du téléphone. - Ok. Suivez moi.
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Un tueur dans la ville
L’ANTIDOTE
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