Ce fut Noé que le commissaire retint pour entrer dans le magasin de Stéphane et déverrouiller son arrière salle. Là, recroquevillé dans un coin, il vit son cousin les yeux aveuglés par la lumière se lever et venir l’enlacer. Toujours dans les bras de Noé, il parla. D’un mot. D’un seul. - Pardon. Noé ne put que l’enlacer à son tour avant de tourner la tête et de faire signe à la moitié de la police poitevine et ses deux amis, qu’il était bel et bien là et en bonne santé. La suite se transforma en une suite de déclaration, de comparution, d’identification et de question. De la Police. De la Justice. Et de ceux dont personne ne connaissait vraiment le nom. Quand tout cela fut fini, Ibrahim avait pris la chambre de Noé dans l’appartement de ses parents et commençait sa première journée au lycée Isaac de l’Étoile. Exactement 3 semaines après, ses papiers de réfugié politique et tout le reste étant devenu une simple formalité. Il était tout excité. C’était devenu un véritable moulin à paroles qui s’intéressait à tous et à tout. Il était tombé dans les bras de Stéphane quand il lui avait dit qu’il le paierait pour ses stages. Le moins que l’on puisse dire est qu’il était affectueux et sa joie communicative. Son seul défaut, il préférait le football au basket. Ainsi à chaque fois qu’il allait retrouver ses oncles comme il les appelait, boudait-il toujours un peu quand eux jouait avec leur ballon et lui s’exerçait seul devant un but de hand vide. Cela ne tarderait pas à changer. Les footeux étaient nombreux à venir au Jardin des Plantes également et le lycée lui donnerait les connexions nécessaires. D’ailleurs Karim était en retard un accident de la route avait fait déborder son temps de travail. Heureusement les jours rallongeaient. Quand il arriva au Jardins ses potes regardaient le spectacle. Quand il le virent il vit Noé déployer son double mètres pour annoncer qu’il prenait les gagnants. Cela s’annonçait physique. Sur le terrains la moyenne d’âge atteignait difficilement la vingtaine. - Qu’est que que tu foutais ? - Double fracture du rachis. Arrêt cardiaque. Et hémorragie massive. Ca te suffit comme excuse ? - Frimeur. - Bah oui Stéphane, la vie c’est moche aussi. - Oh j’en sais quelque chose. Je suis sous le coup d’un redressement fiscal. - Et tu souris. - Hinhin. Pris entre Karim et Noé, leurs paires d’yeux braqués sur lui, Stéphane comprit qu’il en avait trop dit. Ou pas assez. La veille sa comptable l’avait encore engueulé quand elle lui avait rappelé qu’il avait manqué à sa parole concernant son bilan annuel qu’il ne lui avait pas apporté. Et c’est qu’elle lui avait fixé l’ultimatum de demain pour le lui remettre en main propre. Quand il lui avait dit qu’il avait embauché Ibrahim, Stéphane avait cru qu’elle allait s’étouffer. Il prit le temps de la laisser digérer l’information avait de se prendre un glacial « C’est votre boite après tout » qui l’avait ravi. Il la reverrait demain à14 h pétantes. Elle venait directement. «  Parce que il était temps de mettre un peu d’ordre et de vous aider à collecter vos informations comptables ». Il l’avait invité sur le champ au restaurant d’école. Son cœur ne battait pas plus vite pour autant. Il avait juste la banane. Cela faisait si longtemps qu’il était sûr. Et elle avait dit oui. - Comment elle s’appelle ? - Mme Giovanni. - Tu te tapes une vieille !?! - Bravo Karim. Toujours aussi classe. - Non elle est plus jeune que nous c’est juste que je connais pas son prénom. Tous les trois éclatèrent de rire. Et au fond d’eux, Karim et Noé espéraient qu’elle ne le ferait pas souffrir. Puis vint leur tour de rentrer sur le terrain. Tout commença par un cross de Karim sur la gauche et une passe en tête de raquette à Stéphane sur un pick de Noé qui roula sur le cercle et reçut la balle alors qu’il était en l’air pour l’écraser dans le cercle. Les gamins les regardèrent différemment. Cela s’annonçait comme une session mémorable.
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