Stéphane
souffrait
mais
moins
qu’il
ne
l’aurait
pensé.
La
balle
avait
fracturé
son
omoplate
gauche.
Mais
il
respirait
encore.
Et
son
cœur
ne
connaissait
pas
de
raté.
Alors
bouger
son
bras
lui
était
impossible
et
pisser
un
exercice
périlleux,
mais
il
était
toujours
en
vie.
Alors
la
douleur,
il
pouvait
l’encaisser.
Il
avait
eu
la
chance
d’être
dans
une
chambre
seule
du
service
de
traumatologie
de
la
Milétrie.
Le
personnel
était
sympa
et
une
infirmière
spécialisée
dans
l’hypnose,
venait
tous
les
jours
pour
essayer
de
lui
faire
se
souvenir.
Car
c’était
le
trou
noir.
Non
pas
qu’il
savait
qu’il
courait
après
son
ancien
apprenti,
Ibrahim
qui
était
le
cousin
de
Noé
mais
parce
qu’il
ne
se
souvenait
plus
de
ce
qui
s’était
passé
entre
le
moment
où
il
était
arrivé
chez
Noé
et
le
moment
où
les
pompiers
l’emmenait,
un
balle
dans
le
buffet
jusqu’à
l’hôpital.
Tout
ce
dont
il
se
souvenait
c’était
d’un
albinos.
Un
noir
à
la
peau
blanche.
Quant
à
savoir
qui
était
ce
type
et
pour
quoi,
de
toute
évidence,
il
l’avait
allumé.
Impossible
de
relier
les
fils.
Il
regarda
la
pendule.
11H30.
L’infirmière
n’allait
pas
tarder.
Elle
entra dans l’instant.
- Bonjour Stéphane.
- Bonjour Camille.
- Prêt.
- Plus que jamais.
-
Allez
suivez
ma
voix.
Vous
êtes
en
sécurité.
Vous
êtes
dans
votre
refuge.
Il
fait
bon.
Vous
n’avez
mal
nulle
part.
Écoutez
ma
voix.
Voilà.
Tout
va
bien.
Tout
va
très
bien.
Je
vais
vous
amener
jusqu’à
la
guérison.
Respirez
doucement.
Comme
ça.
Parfait.
Laissez
vous
faire.
Vous
êtes
dans
votre
refuge.
Tout
va
bien.
Nous
allons
essayer
de
nous
souvenir
de
l’extérieur.
N’oubliez
pas
que
tout
va
bien.
Que
vous
êtes
dans votre refuge…
Et
voila
que
Stéphane
arrivait
à
l’appartement
de
Noé.
Il
ouvrait
la
porte.
Il
était
en
noir.
Comme
Batman.
Et
face
à
lui
un
homme
noir
mais
blanc.
Comment
était
ce
possible ?
Ce
n’était
pas
grave.
Tout
allait
bien.
Il
était
au
Jardin
des
Plantes
avec
Noé
et
Karim.
La
balle
rentrait
dans
le
cercle
comme
dans
un
rêve.
Ils
écrasaient
tout
sur leur passage. L’homme noir/Blanc venait vers lui.
Non.
Stéphane
venait
vers
lui.
Il
lui
demandait
où
était
Ibrahim.
Vertement. Et il lui montrait sa matraque.
Mais
l’homme
s’en
fichait.
C’était
un
cousin.
Un
cousin
de
Noé.
Un
autre. Qui cherchait Ibrahim.
Ibrahim était la clé.
Celui qui ferait taire la douleur.
- Je sais !
- Votre bras !
- Oh putain !
Sans
réfléchir
et
devant
le
teint
de
plus
en
plus
pâle
de
Stéphane,
l’infirmière
se
rua
sur
lui
et
réajusta
son
coude
au
corps
et
appela
du monde à la rescousse. Dans la seconde une aide soignante arriva.
- Appelle Clarisse. Un antalgique, vite.
Stéphane
ne
put
résister
à
la
douleur.
Il
sombra
avec
le
visage
de
tueur de l’autre cousin de Noé.
Quand
il
revint
à
lui,
il
était
allongé
dans
son
lit
et
le
personnel
lui mesurait ses constantes.
- Il est réveillé ! Comment vous vous sentez ?
-
Ca
va
Ca
va .
Il
faut
que
je
téléphone
maintenant.
Des
vies
sont
en
jeu.
L’aide
soignante
farfouillait
toujours
dans
sa
table
de
chevet
lorsque
Clément, son futur ancien apprenti franchit le seuil.
- Tout le monde dehors.
Les
filles
s’exécutèrent
avec
la
bénédiction
de
Stéphane.
Tout
cela
était évident.
Tellement évident.
20
Depuis 2017
ALC Prods
Un tueur dans la ville
L’ANTIDOTE
