Ne
pas
juger
avant
de
savoir.
Ne
pas
avoir
d’idées
préconçues.
Ne
pas
oublier de regarder l’homme dans tous ceux que l’on croise.
Et faire preuve d’empathie.
Empathie.
Karim
avait
entendu
ce
mot
lui
être
répété
jusqu’au
bourrage
de
crâne
pendant l’année de formation à son métier.
Il
était
aide
soignant.
Et
il
était
évident
qu’il
ne
l’était
que
le
temps de son service.
Aïsha ne s’était pas privée pour lui dire. L’échange avait été musclé.
-
Comment,
mais
comment
peux
tu
faire
ton
métier
et
l’oublier
la
blouse posée ?
-
Je,
je
sais
pas,
c’est
juste
que,
je
me
méfie
de
tous
et
tout
le
monde. La Terre comprend plus de nuisible que de bienfaiteurs.
- Et voila tu recommences.
-
J’ai
peur,
voila !
J’ai
peur
pour
toi.
J’ai
peur
pour
mes
potes.
J’ai peur pour ton frère. Trop de choses tournent mal et…
Il
s’était
assis,
relevé,
fouillé
dans
le
tiroir
de
la
cuisine
et
avait
traversé
le
salon
pour
aller
vapoter
à
la
fenêtre.
Il
ne
put
se
retenir
de
renifler,
les
yeux
embués,
et
le
cerveau
encore
pleins
des
terreurs
qu’ils
avaient
affrontés,
lui
et
les
siens,
depuis
bientôt
3
ans.
Au
moins
il
savait
ce
qui
clochait.
Il
avait
du
mal
à
encaisser.
Et
sa
meilleure
défense
était
l’agressivité.
Il
ne
savait
pas
faire
autrement
que
ce
qu’il
savait
marcher
à
coup
sûr.
La
loi
du
plus
fort.
Souvent
crier
plus
fort,
être
plus
menaçant,
être
le
plus
prompt
à
frapper
vous
sauvait
la
vie
ou
à
tout
le
moins
vous
évitait
des
ennuis.
Quand
le
gamin
avec
ses
roses
était
venu,
il
avait
eu
peur.
Et
s’était
montré
agressif.
Pour
protéger
celle
qui
l’aime.
Il
sentit
son
bras
venir
jusque
sur
son
cœur
et
il
n’oublierai
jamais
ses
paroles.
« Tu va y arriver. Je t’aime. Je t’aime plus que tout. »
Sur
le
parvis
des
urgences,
alors
qu’il
l’attendait,
il
essayait
de
ne
pas
juger
les
mecs
bourrés
qui
se
cherchaient
la
merde
ou
cherchait
la
merde
à
ses
collègues.
Il
se
dit
même
que
c’était
une
bonne
épreuve
pour un homme de bonne volonté.
- Mess….
Il
eut
à
peine
le
temps
de
se
décaler
qu’un
Audi
Q5
dérapait
au
milieu
des
passants
tous
apeurés.
Les
vitres
étaient
fumées
et
il
était
impossible
de
voir
autre
chose
que
leurs
plaques
d’immatriculation
.
Par
réflexe,
Karim
les
mémorisa.
Il
savait
qui
saurait
quoi
en
faire.
Un
corps
inanimé
tomba
pendant
qu’il
photographiait
mentalement
les
plaques.
En
un
éclair
le
Q5
disparut
sans
que
personne
n’ait
eu
le
temps de sortir de sa stupeur.
Karim
s’avança
vers
le
corps
de
la
jeune
femme
étendue
quelque
mètres
devant
et
la
mis
en
position
latérale
de
sécurité
avant
de
lui
prendre
le
pouls.
Il
nota
son
visage
tuméfié
et
le
dos
ensanglanté
à
travers
son
t-shirt.
Sous
les
coups
des
traces
de
maquillages
persistaient
malgré le sang et les déformations.
- Madame ? Madame, vous m’entendez ?
Elle
restait
sans
réponse.
Karim
héla
ses
collègues
qui
avaient
anticipé
et
arrivaient
avec
un
brancard.
Tout
le
monde
regardait
en
silence.
Même
les
poivrots
prêts
à
s’étriper
moins
de
trente
secondes
auparavant.
Il
aida
les
hommes
du
SAMU
à
la
glisser
sur
le
brancard.
Elle se tordit de douleur au moment de basculer sur le brancard.
Côtes cassés.
Et
certainement
les
deux
bras
et
les
deux
jambes
vu
les
renflements
au
niveau des genoux et des coudes.
Et entre ses jambes, le sang n’arrêtait pas de couler.
9
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ALC Prods
Un tueur dans la ville
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