Il
faisait
froid.
Depuis
que
la
nuit
était
tombée,
un
vent
glacial
balayait
les
rues
de
Saint
Éloi.
Stéphane
attendait
dans
un
renflement
de
l’immeuble
du
C.R.O.U.S.
,
avec
vue
directe
sur
l’horloge.
Et
il
se
demandait
de
plus
en
plus
pourquoi
il
faisait
une
connerie
pareille.
Le
jeu
n’en
valait
pas
la
chandelle.
Se
faire
pincer ?
Retourner
dans
le cercle prison/sursis/prison/sursis ?
Non.
Ça n’en valait pas la peine.
Alors
pourquoi
était
il
là
à
attendre
des
gens
qui
allaient
le
dépouiller ?
Parce
que
cela
allait
être
le
cas.
Il
ne
connaissait
plus
personne
dans
ce
milieu
depuis
que
son
ex
futur
apprenti
s’était
fait
explosé
le
crâne
par
un
tueur
à
gages.
Pas
la
meilleure
façon
de
se
faire
bien
voir d’emblée. Plutôt l’inverse à vrai dire.
En
fait,
il
avait
juste
besoin
de
se
faire
justice.
De
redevenir
l’homme
en
noir.
Et
de
frapper
dans
le
tas.
Sans
procès
ni
jugement.
A
part le sien.
Gangster un jour…
Il
se
réchauffa
en
soufflant
dans
ses
mains,
réajusta
sa
casquette
et
s’avança
vers
les
gamins
qui
jouaient
au
foot
à
la
lumière
des
réverbères devant l’horloge.
-
Vous
avez
pas
l’âge
de
faire
vos
devoirs
à
cette
heure
ci,
les
mioches ?
Les
gamins
ne
l’avaient
pas
vu
venir.
Ils
stoppèrent
leurs
occupations, laissant le ballon rouler jusqu’à Stéphane.
Évidemment.
Évidemment
ils
n’avaient
pas
fait
leurs
devoirs.
Leur
véritable
devoir
même.
Guetter.
S’assurer
que
personne
ne
vienne
gêner
le
petit
commerce
de
cette
partie du quartier.
Dès
qu’ils
eurent
jaugé
Stéphane,
l’un
d’entre
eux,
le
plus
petit
et
de
toute
évidence
le
plus
nerveux
s’avança
vers
lui
en
lui
signalant
de
ne
pas
avancer
plus
avant.
Stéphane
leva
les
mains
et
obtempéra
pour
prouver
qu’il
n’était
pas
là
pour
foutre
la
merde.
Ni
faire
chier
qui
ou
quoi
que
ce
soit.
Les
gosses
se
rassemblèrent
derrière
le
petit
nerveux
et
le
dévisagèrent.
Leurs
visages
s’éclairèrent
lorsqu’ils
le
reconnurent. L’arabe du coin.
- Hé, y t’reste du red bull ? On se gèle ici.
- Ca s’pourrait.
-
Comment
ça,
ça
s’pourrait ?
Eliott
tu
ferme
ta
gueule
ok ?
Quess
tu
veux poucave ?
- Je veux faire du troc.
- Du troc ? Va t’faire enculer retourne dans ton bouclard.
Stéphane
fourra
les
mains
dans
ses
poches
et
laissa
son
corps
témoigner
de
la
froideur
qu’il
ressentait.
Une
marque
de
vulnérabilité.
Un
ascendant
qu’ils
pouvaient
prendre
comme
de
la
faiblesse.
Il
leur
avait
dit.
Il
n’était
pas
là
pour
foutre
la
merde.
Ils
restèrent
ainsi
quelques
secondes,
de
très
longues
secondes,
sans
dire
quoi
que
ce
soit.
Stéphane
fixant
le
petit
chef.
Puis,
quand
il
estima
qu’il
avait
assez
endormi
leur
vigilance,
il
ignora
le
chef
et
s’adressa au dénommé Eliott.
- J’te donne trois caisses de Red bull contre une un sachet de skunk.
- C’est quoi l’arnaque, j’tai dit de te barrer la poucave !
Stéphane
esquiva
d’un
pas
en
arrière
la
batte
de
base
ball
puis
bloqua
le
bras
qui
la
tenait
jusqu’à
ce
que
l’homme
pose
un
genou
à
terre
le
visage déformé par la douleur.
-
J’ai
dit
que
je
voulais
pas
d’embrouille.
Alors
je
veux
pas
d’embrouille,
petit.
Je
veux
faire
du
commerce,
ok ?
Et
arrête
de
me
traiter de poucave tête de con.
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