était passée la petite rondouillarde timide et gratte papiers qui lui avait tant plu ? Stéphane n’en croyait pas ses yeux. Et son cœur se fendait à chaque seconde davantage. Plus elle parlait et plus il se taisait. Et plus elle continuait de parler plus il découvrait qui elle était. Qui elle était vraiment. Une femme qui aimait l’argent. Et parler d’argent. Et compter l’argent. Et dire combien d’argent il avait récupéré. Et combien il allait pouvoir en tirer. Et ce qu’elle avait trouvé comme placement pour son argent. Le cœur de Stéphane n’était que miettes quand l’apprenti serveur lui déposa maladroitement ses profiteroles. On ne connaît jamais vraiment les gens. - Alors comme ça, vous allez arrêter vos produits bio ? - Ce ne sont pas des produits bio. - Oui, bon, c’est pareil. Tant mieux c’est un gouffre. - Ça ne me réjouit pas pourtant. - Les affaires sont les affaires. C’est la vie. Ce n’est pas grave. Parlons plutôt de ce qui paie dans votre commerce, restons positif et essayons d’aller de l’avant. Je crois que vous devriez vous appuyer sur ce qui marche. L’alcool . Les boissons énergisantes. Les produits de première nécessité. Je crois même que c’est un bon moyen pour vous de joindre disons l’utile à l’agréable. Pourquoi pas des pâtes sans gluten. Vous savez que la marge sur ces produits est le double que sur les produits standards. Vous avez de l’argent à faire avec ce marché, croyez moi. Quelle horreur. Comment avait il pu croire que cette femme puisse être à ses côtés ? - Je sais mais c’était important pour moi de pouvoir proposer des produits qui sont bons pour ceux qui les achètent. C’était vers ça que je voulais tendre. Malheureusement, la réalité m’a rattrapé. Alors, non, je ne trouve pas ça bien. Je trouve ça triste. Triste et cruel. C’est à ce moment qu’elle posa sa main sur la sienne. Son sourire de carnassier sur le visage, elle essayait d’être réconfortante. Elle pencha la tête pour le regarder droit dans les yeux. Il avait vu qu’elle s’était maquillée. Elle cherchait à lui plaire. C’est vrai qu’elle était jolie. Mais ce qu’il avait entendu depuis une heure lui avait montré tout autre chose. Il retira sa main sans se faire prier et baissa les yeux. Quand il les releva, elle était rouge comme une pivoine. Il s’en voulut instantanément. - Je.. Je suis désolé Stéphane, je croyais que… - Laissez tomber Rose. Tout cela est de ma faute. Je crois que je ne suis pas prêt. - Oh. - Excusez moi si je vous ai laissé croire que nous pourrions aller plus loin que notre relation professionnelle. - Oh. Je n’en étais pas moi même. Je ne mélange jamais le travail et ma vie privée. J’essayais juste de faire preuve de compassion. Vous savez à qui vous me faites penser ? - Euh...non - A mon petit frère. Il est aussi rêveur et idéaliste que vous. Gardez les pieds sur terre Stéphane ne voyez pas des choses qui ne sont pas. D’accord ? Il ne l’avait même pas vu écraser une larme à cette instant. Elle s’était contentée de se rasseoir et de prendre une bouchée de son éclair au café. Avant de reprendre. Lui était à son tour rouge pivoine. Et humilié en plus. Son petit frère. Elle le prenait pour son petit frère. - Tout cela n’a pas d’importance, Stéphane. Ne vous inquiétez pas. J’ai l’habitude. Et puis je ne suis pas une femme facile, je le sais. Parlons plutôt des perspectives qui s’offrent à vous. Avez vous regardé ce que je vous avais dit à propos des techniques d’achalandages de Herrio ?
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