A
vrai
dire
Stéphane
ne
connaissait
pas
plus
que
ça
Aïsha.
Tout
ce
qu’il
savait
d’elle
était
qu’elle
avait
su
poser
son
ami.
Lui
extraire
ses
démons.
Et
le
ramener
dans
le
droit
chemin.
Si
tant
est
qu’il
y
en
ait un. Un femme forte en somme.
Jamais
il
n’aurait
soupçonné
tant
de
bonté.
Et
d’empathie.
C’était
elle
qui
avait
choisi
de
faire
sortir
les
porcs.
Et
elle
n’avait
montré
aucun
signe
d’agressivité
ou
de
dégoût.
«
Ce
sont
des
êtres
vivants
et
tout
être
vivant
mérité
le
respect
des
brebis
du
Seigneur ».
Incroyable. Et pourtant bien réel.
Lui
ne
s’était
pas
montré
aussi
empathique,
il
avait
fait
fuir
veaux
et
brebis
à
grand
cris.
Au
final
le
résultat
avait
été
le
même.
A
la
différence
que
les
veaux
meuglaient
à
vous
fendre
le
cœur
tandis
que
les
porcs
paissaient
tranquillement
les
bouts
d’herbe
à
l’entrée
de
l’abattoir. Deux méthodes, deux résultats.
- Allez Maurice, entrez !
Devant
l’entrée,
un
cinquantaine
de
résidents
du
Vigeant
se
regardaient
sans
savoir
exactement
ce
qu’ils
devaient
faire.
Maurice
montra
la
voie.
C’était
un
père.
Un
de
plus.
Celui
de
Karim.
Celui
qui
était
là
quand
tout
allait
mal.
Quand
il
fallait
rétablir
un
semblant
d’ordre.
- Allez les gars, les petits ont besoin de nous.
- Ouais mais où c’est qu’on va pas finir comme tous ces cochons ?
-
Écoutes
Daniel
t’a
été
assez
curieux
pour
venir
jusqu’ici.
La
suite
tu
va
la
voir
toi
même.
Je
peux
que
te
dire
d’y
croire.
De
croire
mon
Karim. Et en ses parents. Tête de bite.
Le
type
obtempéra
et
tous
suivirent,
remplissant
les
enclos
par
autant
de
vie
qui
ne
méritaient
pas
le
coup
de
surin
de
Stéphane.
Il
prit
ça
comme
un
acte
d’obtempération.
Il
réajusta
ses
lunettes
de
mouches
et
ferma
les
portes
de
l’abattoir.
Les
mugissements
des
animaux
se
faisaient
plus
lointain
.
C’était
leur
chance.
Qu’ils
ne
soupçonnent
rien.
- Au premier signe d’agressivité, vous vous baissez tous. Ok Aïsha?
- Limpide.
- Parfait
Stéphane
sortit
sa
matraque
comme
le
bruit
des
pneus
sur
les
graviers
de
l’abattoir
résonnaient.
Ils
avaient
été
plus
rapides
que
prévu.
Il
se
mit
à
courir
pour
atteindre
le
dernier
enclos
et
reconnaître
le
fameux
Daniel.
Ce
couillon
avait
choisi
la
pire
des
places.
Le
dernier
à
pouvoir
sortir.
Le
premier
à
pouvoir
mourir.
Puis
le
bruit
de
la
porte
que
l’on
forçait
se
fit
entendre
comme
Stéphane
serrait
plus
fort sa matraque.
- Ils sont là.
Pas
de
réponse
Silence
radio.
Il
respira
un
grand
coup
et
espéra
que
leur plan tenait la route. Tenait vraiment la route.
Puis la porte céda et il vit Aïsha s’avancer. Et prendre la parole.
-
Mes
amis.
Baissez
vos
armes.
Il
n’y
a
aucun
animal
qui
ne
vous
ressemble
ici.
Et
même
ici
bas.
Nous
avons
oublié
le
sens
du
sacrifice.
Je
vous
l’accorde.
Nous
devons
rendre
grâce
pour
les
bienfaits
que
la
terre
nous
octroie.
Croyez
le.
Et
tout
autour
de
vous
se
trouvent
des
gens
qui
veillent
à
ce
que
cela
soit
toujours
le
cas.
Vous
évoluez
dans
un
environnent
qui
a
oublié
le
sens
du
sacrifice.
Et
de
l’aumône
qu’il
offre.
S’il
vous
plaît,
regardez
nous
tous.
Toutes
confessions
confondus.
Nous
aimons
les
animaux
autant
que
vous.
S’il
vous
plait
laissez
le
choix
d’une
mort
digne.
D’un
sacrifice
en
notre
nom. Pour nous. Pour Dieu si vous y croyez.
Mais
les
armes
ne
se
baissèrent
pas.
Elles
s’armèrent.
Stéphane
serra
plus fort sa matraque.
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