Sous
la
rocade
intérieure,
à
quelques
encâblures
du
Jardin
des
Plantes,
dans
le
bruit
et
l’obscurité
se
tenait
un
terrain
vague
.
On
y
trouvait
des
restes
de
feu.
Des
mégots
de
joints.
Des
seringues.
Et
les
plus
beaux
graffs
de
la
ville.
Coincé
dans
le
plus
obscur
coin,
un
homme
aussi
noir
que
la
nuit
attendait.
Sous
ses
lunettes
qui
le
faisait
ressembler
à
une
mouche,
ses
yeux
contenaient
une
rage
aussi
noire
que
la
nuit
maintenant
bien
installée.
Plus
noire.
Dans
sa
main,
il
tenait
une
clé
USB
anonyme.
Dessus
y
figurait
les
enregistrements
d’un
webcam
d’ordinateur.
Des
photos
volées.
Et
le
contenu
piraté
du
téléphone du commissaire de la ville.
Karim avait fait son choix vite. Comme une évidence.
C’était une évidence.
Il
était
arrivé
à
son
appartement
en
même
temps
que
Aïsha.
Il
lui
avait
dit
qu’ils
n’étaient
plus
en
sécurité.
Que
c’était
mieux
qu’elle
ne
voit
pas
ce
qu’ils
avaient
fait.
Elle
était
entrée
quand
même.
Et
comme
lui,
quelques
heures
auparavant
,
elle
s’était
effondrée.
Alors
il
lui
avait
dit
d’attendre
l’expert.
De
ne
toucher
à
rien
et
de
le
rejoindre
chez
son
frère.
Il
avait
déjà
appelé
Hakim
qui
avait
accepté
sans
poser
de
question
de
les
héberger.
Puis
il
avait
jeté
un
dernier
coup
d’œil
à
l’appartement.
La
peinture
des
tags
avait
coulée.
Le
brasier
dans
le
jardin
était
mort.
Et
l’odeur
d’excrément
était
encore
plus
forte.
C’est
là
qu’il
avait
vu
la
diode
de
sa
tablette.
Elle
était
posée
sur
le
bar
américain.
Ils
l’avaient
épargné.
Pourquoi ?
Peu importe. Il la prit, et embrassa Aïsha.
Hakim
avait
regardé
la
tablette,
fait
la
moue
et
l’avait
branché
sur
son
PC
après
analyse
antivirale.
Son
visage
s’était
décomposé
à
mesure
que
les
enculés
commettaient
leurs
forfaits.
Il
avait
coupé
quand
ils
avaient baissé leurs pantalons. 3 femmes. 5 hommes.
- Tu peux me mettre ça sur une clé USB ?
-
Je
vais
faire
mieux
que
ça.
Stéphane
est
passé.
Lui
aussi
a
été
vandalisé.
-
Noé
aussi.
Le
commissaire
Monchaud
est
sur
le
dossier.
Ce
serait
des
marginaux.
- Intéressant. C’est qui le journaliste ?
- Quel journaliste ?
-
Tu
en
as
parlé
à
la
police
et
elle
ne
va
pas
bouger.
Tu
m’en
as
parlé
et
je
ne
peux
pas
t’aider.
Hors
champ
de
compétence.
Pour
remuer
cette merde, il ne te reste que la presse.
-
Je
comprends
mieux
pourquoi
t’es
aussi
bon.
Un
type
de
la
Nouvelle
Presse. Il est déjà venu me voir.
- Bon. Alors. Un conseil, ne lui remontres pas ta putain de gueule !
-
Qu’est
ce
que
ça
changerait ?
De
toute
façon,
ils
savent
tout
de
moi
apparemment.
-
Et
tu
veux
voir
ton
appart’
dévasté
en
première
page ?
Planque.
Ton.
Identité. Clair ?
- Clair.
Maintenant,
la
clé
était
blindée.
Le
terrain
voyait
une
faible
lueur
poindre.
Depuis
la
cité
judiciaire
de
l’autre
côté
de
l’avenue.
Karim
avait
du
mal
à
supporter
le
mouchoir
qu’il
mâchait
pour
changer
sa
voix.
Il
avait
du
mal
à
ne
pas
pleurer
aussi.
Pour
toute
autre
chose.
Il
réajusta
ses
lunettes
et
quand
le
type
arriva
à
quelques
mètres
Karim
balança
la
clé
USB
aux
pieds
du
journaliste.
C’était
bien
lui.
Le
même
qui
avait
levé
ce
qu’il
n’avait
pas
compris.
Si
il
devait
en
avoir
un
qui
ne
lâcherait
pas
l’affaire,
ce
serait
bien
lui.
Karim
se
mit presque à espérer.
Mais l’étau qui enserrait sa gorge ne se desserrait pas pour autant.
- N’avancez plus.
- Qui êtes vous ?
- Une source anonyme. Vous faites quoi demain soir ?
- Qui êtes vous ?
- Laissez tomber.
- Attendez. Je couvre la première réunion de campagne de En Avant !
-
Alors
regardez
un
peu
ce
qu’il
y
a
la
dessus.
Et
faites
ce
que
vous
pensez juste.
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