Karim
avait
passé
toute
la
nuit
à
ruminer
les
dernières
paroles
de
Mariaux.
Bordel.
Se
pourrait
il
que
l'on
en
soit
arrivé
là ?
Arrivé
à
tout
confondre ?
A tout mélanger ? A ne plus faire de discernement ?
Leur
dernière
aventure
à
tous
les
trois
leur
avait
montré
la
faculté
de
manipuler
l'esprit
des
gens.
Jusqu'à
leur
faire
croire
l'exact
opposé
de
la
réalité.
Était
ce
le
cas
ici ?
Y
avait
il
des
gens
qui
ne
faisaient
plus
de
différence
entre
obligation
et
choix ?
Parce
que
s'il
avait
le
choix,
bien
sûr
que
Karim
se
serait
payé
un
modèle
plus
écologique.
Seulement
la
réalité
économique
était
implacable.
Il
fallait
se
rendre
à
l'évidence,
une
nouvelle
fracture
–
une
de
plus
–
se
faisait
jour
dans
notre
société.
Ceux
qui
pouvaient
manger
bio,
se
vêtir
renouvelable,
se
chauffer
avec
le
soleil
et
rouler
à
l'électrique.
Et
il
y
avait
les
autres.
Tous
les
autres.
Que
Greta
Thunberg,
aussi
attachante
soit
elle,
clouait
au
piloris.
Tous
ceux,
l'immense
majorité,
qui
n'en
avait
tout
simplement
pas
les
moyens.
La
était
le
manque
de
discernement.
L'absence
de
connaissance.
Le
manque
d'éducation ?
Oui.
Ce
genre
d'acte
ne
pouvait
être
que
l’œuvre
de
jeunes
révoltés
et
engagés.
Karim
avait
de
la
sympathie
pour
eux.
Contrairement
à
son
époque,
ils
avaient
une
cause.
Un
but.
Il
fallait
juste
les
écouter.
Et
il
était
prêt
à
le
faire.
Si
jamais
l'enquête
de
Mariaux
révélait
leur
identité,
il
se
décida
à
ne
pas
les
enfoncer.
Mais
à
faire
entendre sa voix à lui. Celle de ceux qui ne parlaient plus.
Les résignés.
Les fatalistes.
Les oubliés.
Les fatigués.
Les impuissants.
Alors peut être que quelque chose pourrait s'inverser.
Peut-être.
• Tu rêves Karim ?
• Hein ?
• Déchoquage fainéant, on a du poly trauma. Bouge ! Et vite !
Il
sortit
de
son
cocon
et
fila
en
courant
à
la
salle
des
urgences
et
commença
par
s'en
prendre
plein
la
gueule
avant
de
prendre
sa
place
et
de
remplir
son
rôle
du
mieux
qu'il
le
pouvait.
C'était
moche.
Une
femme
enceinte
en
état
de
mort
cérébrale
et
son
fœtus
entre
la
vie
et
la mort. La décision avait déjà été prise. Sauver le gosse.
Il
oublia
ainsi
sa
petite
vie
et
put
voir
les
sages
femmes
emmener
le
grand
prématuré
dans
le
service
de
réanimation
pédiatrique.
Lui
restait.
Il
fallait
s’occuper
de
sa
mère.
Feu
sa
mère.
Sa
collègue
n'avait pas pu tenir plus loin que le visage.
Trop dur.
Lui
s'était
mis
à
prier.
Comme
pour
ne
pas
voir
ce
qu'il
avait
sous
les
yeux.
Trop
dur.
Ce
fut
sa
relève
qui
l'extirpa
de
sa
transe
et
lui
dit
que
c'était
bon
qu'il
devait
laisser
la
main.
Mais
il
ne
lâcha
pas.
Il
attendit
jusqu'à
la
transférer
à
la
chambre
mortuaire.
Là
il
put
lâcher.
Il
s'écroula
sur
les
bancs
réservés
aux
famille.
Et
pleura.
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