L’ANTIDOTE
La terre oubliée
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Depuis 2017
ALC Prods
- Salut Paul. - Ouais. Qu’est ce que tu veux ? De l’inexium ? Non laisse moi deviner la liste des tox que j’abreuve. C’est ça ? - Non. Enfin pas vraiment. J’aurais besoin que tu m’aides. - Que je t’aide ? Va te faire foutre. Alors bien sûr qu’il lui avait présenté ses excuses et que le ton s’était apaisé. Bien sûr qu’il y avait un forme de connivence et d’acceptation de l’autre du fait de leur blouse blanche. Bien sûr qu’ils avaient rigolé quand Karim avait exposé sa paranoïa. Bien sûr qu’ils avaient ri. Qu’il avaient ri de bon cœur. Bien sûr. Seulement Karim n’était pas là pour rigoler. Alors il avait fait de la seule manière qu’il connaissait. Cash. - Ouais, bon, écoutes, n’empêche qu’il y a du trafic sur l’hôpital. - Orf...tu recommences. - Nie le. Vas y nie le - Non je ne peux pas le nier. Évidemment qu’il y a une commerce souterrain mais je n’y su… - Laisse tomber. Je sais que tu es clean. Tu serais pas à ta place si ça n’était pas le cas. - Oh ! Un compliment ! - Non, juste une fait. Écoute je voudrais que tu m’aide à introduire ce business. - Pourquoi ? - Parce que...laisse tomber. Tu me connais ? - Oui. - Tu sais que je suis ni une baltringue ni une poucave ? - Oui. - Alors voila ce que je voudrais que tu me trouves quand t’auras cinq minutes. Et il lui avait dit ce qu’il voulait faire des capsules vides qu’il lui demandait. Parce qu’il ne lui avait demandé aucun stupéfiant ou antalgiques. Seulement des emballages usagés qu’il allait recycler. Pourquoi lui avait demandé Paul. Pour sauver des vies Karim lui avait dit. La vie de tous ceux qui prenaient des stupéfiants sans prescription et qui crevaient d’overdoses ou d‘insuffisances cardiaque, hépatique ou rénale bas de l’autre côté de la méditerranée. Paul avait été facile à convaincre face à ce dernier argument. Il lui en avait promis un centaine pour demain. Et on était demain. Devant la boulangerie de Yvan. Il était 4h30 du matin et il faisait un froid de canard. - Alors c’est toi le copain de mon Stéphane ? - Oui, l’un des deux. - Ouais. Karim. Qu’est ce que tu viens te geler les couilles devant mon magasin ? - J’aurais un service à vous demander. - Dis toujours. Karim avait alors posé un kilo de farine sur la table et une bonne centaine d’emballage de morphinique juste à côté dans un sac en plastique. Yvan s’était gratté la tête, faisant voler sa mèche de cheveux dans tous les sens. Karim n’avait même pas eu besoin dû lui expliquer ce qu’il attendait. - Et Stéphane il est au courant ? - Aucunement. Il ne sait rien du tout. Promis. - Bien. Il te les faut pour quand ? - Quand est ce que vous pourrez les avoir fait ? Yvan avait rabattu sa mèche, réajusté sa coiffure avec sa casquette et planté son regard dans celui de Karim. Ils ne se connaissaient pas en fait. Et ils ne se verraient plus jamais. Mais le regard de Yvan était si perçant que Karim eut l’impression qu’il venait de subir une fouille au corps. Quand il vit Yvan sourire, il sut qu’il avait réussi le test. Sans s’en rendre compte. - Vous êtes vraiment des bons gars. Passe à 15 heures, t’auras tes gélules.
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