Bienqu’ilaitlesmainsliésetquel’odeurdemerdes’avéraitpersistante, Noésesentaitserein.Letypepropresurluineluiavaitàpeinelaisséle tempsd’atteindresonbureau.Ill’avaitcueillisurlaPlaceCoïmbraavant qu’iln’entredansl’agence.Sonvisageétaitdur.Sapoigneaussi.Noéeut l’impression qu’il lui broyait l’avant bras.-Vousnem’avezpasécoutéM.Ouedraougo.Jevousavaispourtantditdene parler à personne.- Je n’ai parlé à personne.- Parce que le commissaire de la ville est personne ?- Je ne vois pas ce que vous voulez dire.- Vous allez voir. Oui. Vous allez comprendre.Parlabaievitréedel’agence,Jocelynevoyaittout.Elleavaitdéjàle téléphoneàl’oreille,prêteàappelerlessecours.Noéluifitsignedene pasallerplusloin.Illavitalorsraccrocherletéléphoneets’avancer. Illuifitanouveaunondelatêteetvitsasilhouetteseconfondreavec labaie.Toutétaitfloumaintenant.Poureux.Pourlui.Maispaspourses filles.Ellesnepouvaientêtreplusensécurité.Ellesétaientavecle commissaireMonchaudquilesavaientconfiéàsafille.Safillequiavait bienchangé.Quiavaitcomprisqu’onnechangepaslemondecommede programme télévisé.Oui.Il ne leur arriverait rien.- Vous rêvez monsieur Ouedraougo ou quoi ? Montez !Noébaissalatêteetmontadanslebreakpeugeotetsentitsesliensse resserrercommel’hommedemainquisetrouvaitmaintenantàcôtédelui s’enoccupait.LaPeugeots’engageaalorssurl’avenuedel’Europedirection lesud.IlvitlesmaisonsdéfilerpuisquandSaintBenoitfutpassésatête nevitplusriencommelelascardudealerluimettaitunsacsurlatête. L’hommequiparlaitfrançaiscommen’importequelrésidentdecepays commençaalorsàluiparler.Etc’étaittrèsintéressant.Mieux,c’était précieux.-Mesaffairesviennentdeprendreuntourplusquefavorable,Monsieur Ouedraougo.Neprenezpascelapourunséquestration.Ditesvousplutôtque c’est un rendez vous d’affaires.-C’estpourçaquej’aiunsacsurlatête.Toutlemondesaitoùsetrouve le camp de migrants.- Mais je ne vous emmène pas là, Monsieur Ouedraougo. Pas du tout.- Où m’emmenez vous alors ?- Là où les affaires se font. Vous comprendrez.- Je crois que j’ai déjà compris.-Non,non.Pasdutout.VousnecomprenezrienNoé.Vouspermettezqueje vous appelle Noé ?- Rien à foutre.- Bien.Noésentitlavoitureralentiretlaroutedevenirchaotique.Ilentraitsur ladernièrelignedroite.Puislesacluifutenlevé.Etildécouvritune tentegrandecommeunappartementaveccinqfeuxtoutautouretplusieurs automobiles derniers cris garées un plus au sud.Un campement clandestin.Luiquis’attendaitàpouvoirretrouverKarimouStéphaneoul’undestypes d’ATT Quart monde, c’était râpé.- Après vous.Lesmainslibérées,Noésortitdelapeugeotetfutprisparlebraspar l’hommedemainetaccompagnésouslagrandetente.Ileutletempsdevoir plusieurstentes« deuxsecondes »plantéeshiératiquementtoutautour.De lieuxdeconsommationdetouteévidence.Etplusausud,uneaurabrillait dans la nuit noir.Lecampderéfugiés.Aussisûrqu’ilallaityresters’ilnetrouvaitun moyen de se faire la malle.Unefoissouslatenteilmitunpeudetempsàs’accoutumeràlalumière. Le temps que le dealer lui explique où il se trouvait.- J’ai quelqu’un à vous présenter Noé.- Karine ?- Oui ! Que diriez vous d’un réunion de famille ?Karine se rua sur lui et l’enlaça comme il ne pouvait plus s’y attendre.- Ils t’ont fait du mal ?- Non et toi ?- Non. Les filles ?- En sécurité.- Fais ce qu’ils veulent je t’en prie. Pour nos filles.Leurmessebassefutinterrompueparlegaillardquinel’avaitpaslâché depuis la place de Coïmbra.- Bon, Noé. J’ai du nouveau.- Du nouveau ?-Oui.J’aiunnouveaufilon. Unfilonjuteux.Etinoffensif.Alorsma questionestsimpleetréclameunréponsetoutaussisimpleetclair.Êtes vous disposé à me permettre de faire du business en toute transparence ?- Plutôt crever.