Letempsétaitpassécommeuneurgence.Leschosesavaientétéactéesdans l’instant.Lesacteursdésignésenunclaquementdedoigt.Lastratégie étaitdéjàétabliedetoutefaçon.EtilsleurrevenaientàKarimcommeà Stéphanedefinircequ’ilsavaientcommencé.Ainsi,justeaprèslecoupde fildeIbrahim,seretrouvaientilsdansla3008deFavreauàroulerà tombeau ouvert.- Bon. On répète une dernière fois.- Stéf et moi on rentre dans le camp avec Ibrahim et on emmène l’imam.- Bien. Ensuite.-Ensuiteonsortducampsanssefaireremarqueretonvousretrouve direction la forêt de moulières- OK. Si jamais quelqu’un vient vous en empêcher, quelle approche ?- Frontale.- Parfait.Monchaud,àcôtédeFavreausurlesiègepassagernepipaitmot.Il apprenaitenfait.Ilapprenaitetilobservait.DeuxoutroisfoisKarim croisasonregarddanslerétroviseur.Touslesdeuxétaientdéterminés. Karimparcequ’ilétaitallétroploinetquec’étaitsaseulechancede renverserlasituation.Monchaudparcequ’iln’attendaitqu’unseulsignede faiblesse pour l’éjecter et l’inculper. Simple.Limpide. Mortel.BientôtilsaperçurentlaforêtprochedeQueauxetlalumièredesfeuxdu campderéfugiés.Karimeutenviededemanderpourquoicesmigrants n’étaientpastraitéscommeceuxduFormule1dePoitierssudmaisilse ravisa.Celanechangeraitrienàcequ’ilsdevaientfaire.Etcen’était paslemomentdes’interrogersurlalégitimitédemettredesmigrantsàun endroitpropreetchaufféetd’enlaisserd’autresdansdesconditions dignes d’une jungle.- Ibrahim est là.- Nous aussi.Favreaustoppaaussibrutalementson3008qu’ilavaitrouléàundemi kilomètredel’entréeducamp.Ilregardaunedernièrefoissesdeux soldatsquin’enétaientpasetinclinalatêteavecsonsourirerassurant. « Allezylesgars,jesuislàetjevouscouvre ».Ilneleurenfallait pas plus. Unefoisàl’extérieurduvéhiculelefroidlessaisitenpremier,avant l’odeurâcreduboishumidequiadumalàseconsumer.Ilmarchèrenttous lesdeuxdanslapénombredel’oréeduboisjusqu’àarriverdevantlecamp. Ibrahimsetenaitàunebonnedizainedemètresd’euxmaintenantetleur intimal’ordredes’arrêteretd’enleverdoudouneetchaussuresgriffés.Ils s’exécutèrent.Ilsétaientdesmigrantsmaintenant.Etc’étaitpourlemoins inconfortable.- Suivez moi. Il est là bas. La dernière prière vient de se finir.- Protection.- Aucune. Ou tous si vous préférez.Leschosess’annonçaientdonctendues.Ilsnepouvaientsefieràpersonne. Etàvraidiretoutcequ’ilsespéraientc’étaitquelessbiresdeMesraoui soientsurleurpalace.Etquepersonnenepuissentlesreconnaître.Jusqu’à l’entrée de la tente de l’imam se fut le cas. Puis tout partit en couille.-Stéphane !?!EhStéphane !JeunamiJouvence.Oùilestmaintenant.Tu m’aides ? Stéphane !Bordel.Leboucandecetyperésonnaitencoreplusfortauxoreillesde StéphaneetKarimquiavaientl’impressionqu’ilsétaientmaintenantle centred’attentiondetouslesréfugiésducamp.Ibrahimsemitàparler danssalangueetletypesecalmadirectmaisdéjàl’Imamétaitsortidesa tenteetcommençaitàparlerauxtroisgorillesquisedirigèrent immédiatement vers eux.Leursortenétaitjeté.Ilattaquèrentlespremiersetcefutleurchance. Unefoislestroistypesparterre,ilsréussirentàattraperl’imamavant qu’ilnedisparaissedanslemaelströmdetentesquijouxtaientsademeure de privilégié.- Viens là fils de pute !- Il ne parle qu’arabe.- T’es sûr que c’est lui ?-Non.Maisjesaiscequejefais.Faitesmoiconfiance.Patronfaitesmoi confiance comme je vous ai fait confiance.Ilssortirentleurscouteauetrenfilèrentleursjordanetsemirentà courir.Toutlecampétaitplongédansunetellestupeur,aveclestrois hommesfortsduchefspirituelducamplagueuledanslaterre,qu’ilsne mirentpasplusdedeuxminutespours’extirperducamp.L’imambeuglait toutcequ’ilsavait.Euxnecomprenaientrien.Maisauvuduvisagede Ibrahim ils comprenaient que c’était pas bon.Pas bon du tout.