L’ANTIDOTE
La terre oubliée
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Depuis 2017
ALC Prods
Il ne savait rien de fait. Noé naviguait à vue avec une seule certitude : ses amis ne joueraient pas contre lui. Alors Karine et lui avaient demandé à être déposés à l’agence du Crédit Populaire. Il avait besoin d’elle. Plus qu’elle ne le croyait. Plus que pour simplement rédiger une ouverture de compte blindé au niveau juridique. Plus que tout. Il l’aimait. Il n’avait jamais cessé de l’aimer. Même qu’elle s’était faite acide sur ses plaies. Oui. Lui non plus ne pouvait se passer d’elle. - Alors, comment tu sens le truc ? - Je sens qu’il ne faudra rien oublier. Rien du tout. - Ok. Allez. Le type avait dit qu’il allait vendre des médicaments. Chose impossible en France. Ce qui voulait dire que soit Karim avait touché le fond soit qu’il lui fournissait des placebos. Son comportement détaché et sûr de lui le portait à croire la deuxième solution. Qui était particulièrement dangereuse. Vendre des placebos à des mecs qui seraient prêts à égorger pour un simple mot de travers était risqué. Très risqué. Surtout qu’ils ne connaissaient pas ces gars. Ils étaient Jouvence avait perdu la vie. La Yvan avait perdu des côtes. Stéphane avait perdu son innocence. Alors ils optèrent pour des confiseries. Un commerce de confiseries. Comme on vend des cigarettes au chocolat. Pourquoi pas ? Pourquoi ne pas vendre des bonbons à la menthe conditionés comme des morphiniques ? - On n’a pas d’autre choix, Noé. - C’est bien ce qui m’emmerde. - Ton patron, Rabotin, il ne pourrait pas nous aider ? Tu t’entendais bien avec lui, non ? - Ce n’est plus le cas. - Pourquoi ? - C’est compliqué. - Bon. Alors va pour le commerce de confiseries. Fais moi lire avant de le valider. Et Noé de fouiller dans son PC pour sortir un contrat d’ouverture de compte pour société de bouche. - Il va nous falloir une numéro RCS. On ne peut rien sans ça. - Je m’en occupe. Comment il s’appelle déjà ? - Icham Mesraoui. - Laisse moi cinq minutes. Karine s’écarta de Noé et avança jusque dans le bureau de Ziad. Il l’entendit parler à une connaissance puis elle ferma la porte. Il se retrouva seul. Et se posa alors la question qu’il aurait se poser depuis le début. tout cela va-t-il les mener ? L’objectif est louable. Sortir des migrants d’un coupe gorge. Mais pour cela il devait pactiser avec le diable. En cherchant à le duper. Sans savoir jusqu’où portait son commerce. Il en eut des frissons. Bordel. Dans quelle merde étaient ils en train de s’enfoncer ? Il se rassura en se disant que la police était au courant. Et qu’elle devait les avoir une fois de plus particulièrement à l’œil. Ils jouaient une fois de plus un jeu dangereux. Tous les trois devant jouer sans les autres. Avec simplement leur intuition et leur connaissance réciproque. Il se refusa de se demander si Karim lui fournissait de vrai médocs. Oui. Ce n’était pas possible. Pas lui. - C’est bon. - Annonce. - Karim a fait du bon boulot. Le gars est déjà sur la liste des réfugiés. C’a été plus facile. Note. RCS n° 45875923102510000 - Le voila commerçant. Et maintenant qu’est ce que l’on fait ? - On va retrouver nos filles. Envoie un mail à Rabotin avant. Il faut qu’il soit au courant. - Ça semble sage.
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