L’ANTIDOTE
La terre oubliée
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Depuis 2017
ALC Prods
- Je croyais que pour le meilleur et pour le pire allait revêtir cette réalité quand je te l’ai dit. Je parle du pire bien sûr. - Comment ils t’ont retrouvé ? - La police. - La police ? - Oui gros bêta. Ton commissaire ne fait pas dans la demi mesure. Ils m’ont repéré comme une étoile dans un ciel sans lune. Suffisait de voir qui tenait leurs mains avant que le commissaire ne s’en saisisse. Ils m’ont cueilli quand j’arrivais au rectorat. - Je suis désolé. Vraiment désolé. - Tu as bien agi. Ne t’en veux pas. Et puis ça faisait longtemps qu’on s’était pas parlé sans se gueuler dessus. - On n’a pas trop le choix en même temps. - Même. J’en ai marre Noé. Je crois que je ne peux pas vivre sans toi. Noé eut un mouvement de recul comme pour mieux voir Karine. Il se détacha presque sans le vouloir de son étreinte. Merde. Il ne s’attendait pas à ça. Encore moins maintenant. - T’es sérieuse ? - Ça m’est déjà arrivé de ne pas être sérieuse ? La yourte s’ouvrit avant qu’il ne puisse répondre. Sur le coup, la lumière aveugla Noé. Coincé dans un coin, ils attendaient à ce que leur Destin finisse en queue de poisson. Quand la pénombre fut à nouveau installée, il vit que le dealer était accompagné. Accompagné par Stéphane. Bordel. Qu’est ce qu’il foutait là ? Ils discutèrent tous les deux une bonne dizaine de minutes autour d’un thé brûlant puis le dealer héla un de ses gorilles qui se dirigea vers eux deux et les invita à sortir de leur coin pour rejoindre le poêle central. Ni Noé ni Stéphane ne purent éviter cette fraction de seconde liée à la surprise de se retrouver ici. La question était pourquoi ? Surtout ne pas dévoiler la vérité. Question de survie. - Noé Ouedraougo, Stéphane Peyroux. Stéphane Peyroux Noé Ouedraougo. - Qui c’est ce type ? Ca ne changera rien à ma position, raclure. Le dealer sourit presque franchement et leva les mains en signe d’apaisement puis servit à Karine et Noé une tasse de thé à la menthe bien brûlant. De son côté, Stéphane semblait devant une peinture abstraite. Il ne comprenait rien, en gros. Rien de rien. - Je vous présente M. Peyroux pour vous aider à comprendre ce que je veux faire. Nous allons donner aux jeunes immigrés une chance de sortir de ce camp. Et pour cela il faut de l’argent. - L’argent de la drogue. - Oui, bon, la fin ne justifie t elle pas les moyens M. Ouedraougo ? - Pas tout le temps. Pas dans ce cas. - Bon, M. Peyroux, expliquez lui. Stéphane, qui ne comprenait toujours pas, exposa son projet de fournir des contrats d’apprentissage aux migrants qui le souhaitaient afin de les sortir de griffes de gens comme ce type. Le dealer sourit à cette pique mais ne dit rien. - En gros, M. Oudrogou, ils vont avoir des papiers que lorsqu’ils auront des sous. Et ils ont besoin d’un compte pour pouvoir le faire valoir. - Conneries ! Je ne vous connais pas. Vous dealez pour lui, c’est ça ? C’est vous qui lui fournissez la dope. Je vous connais, Droopy. Vous êtes un repris de justice du coin, vous ne m’enfumerez pas. Et de toute façon même si je voulais, ma direction ne me suivra jamais. - Ah oui ? Je suis pas fiable, je vends des bouteilles de red bulls et des cannettes de soda à des lycéens depuis plus de deux ans, je ne trempe plus dans rien d’illicite. Avant d’insulter un homme on se renseigne. - Allons, allons messieurs, restons civilisés.
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