-Jecroyaisquepourlemeilleuretpourlepireallaitrevêtircette réalité quand je te l’ai dit. Je parle du pire bien sûr.- Comment ils t’ont retrouvé ?- La police.- La police ?-Ouigrosbêta.Toncommissairenefaitpasdanslademimesure.Ilsm’ont repérécommeuneétoiledansuncielsanslune.Suffisaitdevoirquitenait leursmainsavantquelecommissairenes’ensaisisse.Ilsm’ontcueilli quand j’arrivais au rectorat.- Je suis désolé. Vraiment désolé.-Tuasbienagi.Net’enveuxpas.Etpuisçafaisaitlongtempsqu’on s’était pas parlé sans se gueuler dessus.- On n’a pas trop le choix en même temps.- Même. J’en ai marre Noé. Je crois que je ne peux pas vivre sans toi.NoéeutunmouvementdereculcommepourmieuxvoirKarine.Ilsedétacha presque sans le vouloir de son étreinte.Merde.Il ne s’attendait pas à ça.Encore moins maintenant.- T’es sérieuse ?- Ça m’est déjà arrivé de ne pas être sérieuse ?Layourtes’ouvritavantqu’ilnepuisserépondre.Surlecoup,lalumière aveuglaNoé.Coincédansuncoin,ilsattendaientàcequeleurDestin finisseenqueuedepoisson.Quandlapénombrefutànouveauinstallée,il vit que le dealer était accompagné. Accompagné par Stéphane.Bordel.Qu’est ce qu’il foutait là ?Ilsdiscutèrenttouslesdeuxunebonnedizainedeminutesautourd’unthé brûlantpuisledealerhélaundesesgorillesquisedirigeaverseuxdeux et les invita à sortir de leur coin pour rejoindre le poêle central.NiNoéniStéphanenepurentévitercettefractiondesecondeliéeàla surprise de se retrouver ici.La question était pourquoi ?Surtout ne pas dévoiler la vérité. Question de survie.- Noé Ouedraougo, Stéphane Peyroux. Stéphane Peyroux Noé Ouedraougo.- Qui c’est ce type ? Ca ne changera rien à ma position, raclure.Ledealersouritpresquefranchementetlevalesmainsensigned’apaisement puisservitàKarineetNoéunetassedethéàlamenthebienbrûlant.De soncôté,Stéphanesemblaitdevantunepeintureabstraite.Ilnecomprenait rien, en gros. Rien de rien.-JevousprésenteM.Peyrouxpourvousaideràcomprendrecequejeveux faire.Nousallonsdonnerauxjeunesimmigrésunechancedesortirdece camp. Et pour cela il faut de l’argent.- L’argent de la drogue.- Oui, bon, la fin ne justifie t elle pas les moyens M. Ouedraougo ?- Pas tout le temps. Pas dans ce cas.- Bon, M. Peyroux, expliquez lui.Stéphane,quinecomprenaittoujourspas,exposasonprojetdefournirdes contratsd’apprentissageauxmigrantsquilesouhaitaientafindelessortir degriffesdegenscommecetype.Ledealersouritàcettepiquemaisnedit rien.-Engros,M.Oudrogou,ilsvontavoirdespapiersquelorsqu’ilsaurontdes sous. Et ils ont besoin d’un compte pour pouvoir le faire valoir.-Conneries !Jenevousconnaispas.Vousdealezpourlui,c’estça ?C’est vousquiluifournissezladope.Jevousconnais,Droopy.Vousêtesun reprisdejusticeducoin,vousnem’enfumerezpas.Etdetoutefaçonmême si je voulais, ma direction ne me suivra jamais.-Ahoui ?Jesuispasfiable,jevendsdesbouteillesderedbullsetdes cannettesdesodaàdeslycéensdepuisplusdedeuxans,jenetrempeplus dans rien d’illicite. Avant d’insulter un homme on se renseigne.- Allons, allons messieurs, restons civilisés.