L’ANTIDOTE
La terre oubliée
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Depuis 2017
ALC Prods
Jean Claude Rabotin n’avait rien pu faire à part le prévenir. Sur sa ligne privée. Saurier allait l’appeler. Et lui demander de fermer les comptes. De geler l’argent. Et de porter plainte. Parce que Saurier était camarade de promotion du directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Et qu’il ne rigolait pas. Qu’il ne rigolait plus. Avec Noé. Avec tous ceux qui avaient entravé son projet de transformation de sa banque. Alors quand, à 2 heures de l’après midi, Caroline lui avait annoncé l’appel de Julien Saurier, il n’avait pu que le prendre. Ce n’était pas la peine de fuir. Mieux valait affronter le Dragon maintenant. Peut-être serait il plus clément. Ou moins carnassier. - Noé Ouedraougo. - Bonjour. C’est Julien. - Monsieur Saurier. - Comment allez vous Noé ? Pas de nouvelle vitrine brisée ? - Non, non business as usual. - Ah. Bien. Très bien. - Que me vaut votre appel Monsieur Saurier ? - Appelez moi Julien. - Si vous vous voulez. Alors ? - Alors quoi ? - Alors pourquoi m’appelez vous ? - Votre ligne est sécurisé ? - Ben non, on est dans une agence bancaire de quartier. Pas à la CIA. - OK. Je vous envoie un lien sur votre mail pro. Suivez la procédure et rappelez moi. - Qu’est ce que c’est que cette histoire ? - Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’on joue dans la même équipe Noé. Faites ce que je vous dis s’il vous plait ? D’accord ? - Bon. OK. Noé ouvrit son logiciel de messagerie professionnelle et se renversa dans son fauteuil. Ceci relevait de l’improbable. Saurier et lui dans le même camp ? Bordel. Ce ne peut pouvait être qu’une chose. - Patron ? - Pas le moment Ziad. Et fermez la porte. Le mail tomba comme Ziad fermait la porte en grommelant. Un simple lien. Puis son ordinateur se mit à fonctionner tout seul, jusqu’à ce que Saurier apparaisse dans la dernière fenêtre à s’ouvrir. Il avait rasé sa barbe. Ce qui le faisait ressembler à un fasciste. Plus à un hipster de beaux quartiers. - Noé, je ne vais pas tourner autour du pot, l’heure est grave. De sérieuses informations nous mènent à penser que des terroristes utilisent notre entreprise pour blanchir de l’argent et préparer des attentats. - Je sais. Et je fais tout pour aider la police à les coincer. - Vous ne comprenez pas. Vous jouez avec le feu. Il faut bloquer cet argent tout de suite. - Certainement pas. Je travaille avec le commissaire Monchaud et… - Arrêtez vos conneries. Vous voulez me dire que vous avez le bras long. Monchaud n’est qu’en bout de chaîne. Je nage avec ses prédateurs. Alors vous allez faire ce que je vous dis. Sans discuter. - Pour acheter la paix social, c’est ça ? Ces types finiront par arriver à leur but. - Mes motivations n’ont jamais été dictées par autre chose que par le bien commun alors vous allez ob... Cela avait été jouissif. Fermer la gueule à son grand patron avait été jouissif. Seulement maintenant il allait certainement devoir en subir les conséquences. Cela ne tarda pas. Pas plus de 10 minutes. Le temps qu’il dise à Caroline de bloquer tous les appels de Saurier et de désinstaller son programme pour lancer la routine de Anna. Qui ne manqua pas de détecter six chevaux de Troie liés à cette dernière. Autant dire qu’il n’avait pas intérêt à louper le moindre mouvement sur le compte des apprentis qu’ils avaient exfiltrés et surtout sur le compte de Mesraoui. Ce fut finalement son téléphone portable qui résonna en premier. Numéro inconnu. - Oui allô ? - Alors comme ça on refuse de coopérer avec les forces de l’ordre ? - Jean ?
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