L’imamétaitsolidementrivéaucanapédéplumédusoussoldeHakim.Un bâillonétouffaitsesprotestations.Sursesécrans,Hakimsuivaitles mouvementsdesmigrants.Autantdepetitspointsvertsetbleusqui semblaientserassemblersurlamosquéedefortune.Quelquechosese préparait.Quelquechoseallaitarriver.Ettoutlaissaitàpenserqueça n’allaitpasleurplaire.Pasleurplairedutout.KarimetStéphanese faisaientcouleruncafé.Commepoursoufflerunpeu,gardantunœilsurcet hommequ’ilsavaientenlevé.Leurcafécoulé,ilslerejoignirent.Luiet aussiFavreauetIbrahim.Pasbesoind’avoirsuiviledébutdela conversation pour savoir ce qu’ils évoquaient.-Tumedisquelesgorillesdel’imamontassassinéMesraouietlegamin ? Pourquoi ?-DemanièreindirectàcausedeKarim.Illeurafourguédeladope.Enfin delafarine.Etilss’ensontaperçu.Apartirdecemoment,Mesraouiétait mort. Et le corridor une idée mort née.-C’estvraiçaKarim ?Vousleuravezrefilédelafarine ?Delafarineà la place de la morphine ?-Absolument.EtMonchauddevaitnousprendreenflagrantdélitsurle terraindebasketduJardindesPlantes.MaisMesraouiestmortavant. Exécuté.-OK.Bon.Luijecomprendsmaislecorridor,c’estquoicettehistoire, Stéphane ?-C’étaitledeal.Mesraouifournissaitdespersonnesquisouhaitaient sortirducamppours’installericienéchangedesalibertédetrafiquer. Et de papiers.- Pourquoi s’est il fait exécuté celui là ?- Je sais pas. Pour montrer qui commandait. Et qu’on ne leur échappait pas.- Ca se tient. Ibrahim, qu’est ce que tu as appris de plus ?-Quelefric,Mesraouin’envoyaitquelesmiettes.C’estpourçaqu’il s’est mis de mèche avec Stéphane et Karim. Pour pouvoir se libérer.- Où va l’argent alors ?- Chez lui.Ibrahimpointadudoigtl’imamquistoppanetsesprotestations.Ilremua sesfesses,commemalàl’aise.Ainsiilcomprenaitlefrançais.Entoutcas suffisammentpouravoirsaisileurspropos.Favreauselevaetluienlevale bâillon. Il leur devait une explication.- Je vais pas tourner autour du pot. A quoi vous sert cet argent ?Letypesemitàbraillerenarabedeplusenplusfortenseremuantde plusenplusfortjusqu’àceHakimselèveetsemetteluiaussiàbeugler enarabefaisanttairel’imampourfinirdeluidireenfrançaisqu’il valait mieux qu’il vide son sac. L’imam sembla s’affaisser. Et s’exécuta.- L’argent, elle sert à nourrir les familles.- Quelles familles ?-Lesleurs,cellesdupays.Lecorridorilexistemaispascommevousle pensez.Voussavezlaguerre.Laviolence.Lapersécution.Toutcelaon fuit. Mais ceux qui restent meurent si on les aide pas.- Et la dope à qui vous la vendez ?L’imamserefermaaussivitequ’ils’étaitouvert.Favreauvenaitdemettre ledoigtsurtoutcequisoustendaitlavieducamp.Ilsnevendaientrien. Ilsfournissaitcesmédocsàquelqu’un.Etlesgorillesdevaientêtrede ceuxlà.Favreaudétachalesmainsetlespiedsdel’imametluiproposa quelque chose à boire.- Un thé à la menthe ?- Je veux bien. Choukrane.-Jesuisdésolédelamanièredontonvousatraité.Nousnesoupçonnions pasquevousétiezaussiunevictime.Maismaintenantilvafalloirnous faire confiance, ok ?- OK.- Alors expliquez nous un peu comment s’organise la vie sur ce fichu camp.