LepolyuréthaneentravaitlesmouvementsdeStéphane.Ilyétaithabitué maintenant.Commeilétaithabituéàcettebouleauventrequiprécédait chacunedesactionsdel’hommeennoir.QuandIbrahimfranchitlesportes délabréesducamp,ill’avait,cetteboule.Ill’avait,bienprésente, jusqu’à la limite de la nausée. Le stress.Le stress à l’état pur.Ilsoufflaungrandcoupetemboitadanslesombreslespasdesonapprenti. Lesrôlesétaientinversésmaintenant.Ilétaitceluiquisuivait.Et Ibrahimceluiquiguidait.Minederiencelaendisaitlongsurcette frontièreentrelemondequetoutlemondeconnaissaitetleurmondeàeux. Celui des sans frontières. Sans frontières.Cela aurait fait une belle propagande pour les no borders.Pourtant cela ne pouvait être plus éloigné de la réalité.De frontière, ils s’en prenaient une dans la gueule à chacun de leurs actes.Sortir.Pisser.Manger.Travailler.Partir.Oui.Partir.Laplupartdesafghansetdesafricainsquilogeaientdanscecamp n’étaientqu’entransit.Ilsnerêvaientquedel’Angleterre.Lepaysoù l’onpouvaitouvrirsonkebabpour30livresenmoinsd’unedemiheure.Rien àvoiravecleslourdeursadministrativesdelaFrance.AlorsquandStéphane avaitvouluouvriruncheminpoureux,celan’avaitconvaincuquelesplus jeunes.Etlespluscrédules.Qu’étaituncontratd’apprentissageetune inscriptionsurlademandederéfugiépolitiquefaceàlapuissance économique et libérale du Royaume Uni ?Rien.Il s’en rendait compte maintenant.C’étaitunrêvedepauvrefrançaisquicroyaitencorequelesvaleurs qu’elle représentait étaient entendus de par le monde. Conneries.- C’est là. C’est là qu’ils sont Stéphane.- Ok. Retourne vers l’entrée. Et planque toi avec le commissaire.Legaminleregardauninstanttroplongpourqu’ilnepuisses’empêcherde parler.–AieconfianceenmoiIbrahim.Jevaislesserrer.Jevaislesserrerpour de bon. Va te mettre à l’abri.Illeregardas’éloigner,suivantsoninjonction,versl’entréeducampet tourner à droite, vers le 4x4 de Monchaud et la sécurité.Luiétaitmaintenantendanger.Ilbaissaseslunettespourneplusvoirles migrantsquitournaientautourdeluietseconcentrersurlehalojauneet blancdelatentedel’imam.Làétaitceuxqu’ilsvoulaient.Làétaientceux quil’avaientrossé.Làétaitlaraisonquileplaçaitlàplutôtqueles forces de l’ordre.La vengeance.Le retour de bâton.- Alors les bâtards on attends que les mules aient finies leur tour ?