- Il t’en faut combien ?- Je sais pas pour tenir deux ou trois mois.- OK. Prends ça et va les faire tamponner. T’auras qu’à signer.- Mais…- T’inquiètes, je te couvres.- Bon…- Par contre ne l’ébruites pas. J’ai les oreilles très sensibles, ok ?- OK.Karimallaitluidemandersiilfaisaitçaavecbeaucoupdemondemaisle typeétaitdéjàentraindepianotersursonordinateur.Leboulot,quoi. Karimseditalorsqu’ildevaitlefaireavecceuxquicommeluiavaientun besoinurgentdemédocs.Aveclessoignants.Leprivilègedelablouse blanche, sans doute. Unefoisdehors,habilléetlesordonnancestamponnées,ilvitqu’iln’yen avaitqu’uneseulequiétaitdatéeetremplie.Dequoilerendreànouveau péchu.Avecunpostitpourcequ’ilnefallaitpasmélangeretcedontil ne fallait pas abuser.AlapharmacietoutpassacomeunelettreàlaPoste.Pasdesuspicion.Pas de questions indiscrètes. Rien. Même pas de fric à avancer. Parfait.Unefoischezlui,ilouvritlesboitesdecachetonsetregardacequ’illui avait prescrit.Des vitamines.Des neuro stimulants.Des anxiolytiques.Et des somnifères.Le post it disait de ne pas mélanger somnifères et anxiolytiques.Soit l’un soit l’autre.Toutcommeilnefallaitpasdépasserunecompriméparjourdeneuro stimulant.Quandilavaitlulanotice,ilavaitvuquel’indicationpourcemédoc était le maladie de Parkinson.Merde.Ça ressemblait à une pochette de bonbons bien préparée.Lepharmacienvenaitdeluidonnerleparfaitcocktailpourqu’ilsoit toujours au taquet et qu’il puisse se reposer sans soucis.Dequoiagirsousinfluence.Sousinfluencedeladope.Sonderniersouvenir aveclespsychotropesfitretentirunesonnetted’alarmedanssatête.Etun mot s’afficha dans ses mirettes.Addiction.Ilrassemblaalorsletoutetlefourradansunsacpoubelle.Puisilsortit sonballondebasket,legonflaetappelaStéphane.Onétaitlundi.Il devaitêtrederepos.Ildécrochaaupremierappeletilssefixèrentrendez vous dans un quart d’heure au Jardin de Plantes.- T’as une sale gueule mon pote. On te cherche encore des emmerdes ?- Non, non, je crois que j’ai besoin de me vider la tête.- Personne n’est revenu vous emmerder quand même ?- Non, non.- Bien. Premier à quinze.Ilséchangèrentainsilespanierspendantunebonneheure.Toutaulong, Karimsemblaits’alléger.Illuisemblaitquedeladistancesecréaitentre cequ’ilsavaientvécuavecAïshaetl’icietmaintenant.Ilss’asseyèrent quelquesinstantsetburentunpeud’eau.Letempsdereprendreleur souffle.Etattaquèrentpendantunedemiheureunepartiedeuncontreun. CefutStéphanequiditstop.Ilavaitcertesgagnéleconcoursdetirs. Maispaslematch.Karim,lui,continuaàshootertranquillementalorsque Stéphanerépondaitàunappelpoursonboulotdetouteévidence.Unefoisle coupdefilpasséilregardal’heureetselevapourfairequelquesshoots avec Karim.- Comment va Aïsha ?- Elle va bien. Mieux en tout cas.- Votre appart ‘ ?-Commes’ilnes’étaitrienpassé.D’ailleursavecletemps,jemedisque ce n’était qu’une bande d’abruti, rien de plus.- Ouais pas de Bloc identitaire ou de trucs bien casse couille.- Oui, voila.Ilscontinuèrentàshooterunbonquartd’heure.Chacundansleurbulle. Karimnevoyanttoutsimplementpaslesregardsqueluilançaient régulièrementStéphane.Celui-civoyaitquequelquechoseletracassait.Il prit alors le ballon de son pote et se posta pile face à lui.- Bon tu vas la cracher ta valda ?- De quoi tu parles ?-Qu’estcequitetracasse,toilebavardquiselajoueàlaNoé.Allez arrêtes de faire l’autiste.- Dis moi quand tu dealais, t’avais des ordonnances signées ?