L’ANTIDOTE
La terre oubliée
Depuis 2017
ALC Prods
-
Et
bien
si,
cher
commissaire.
Ils
sont
dans
le
vrai.
Que
cela
vous
plaise
ou non, il va falloir faire le tri. Et ne pas faire le CRS.
Stéphane
et
Karim
regardaient
Jean
Favreau
comme
ils
auraient
regardé
le
Messie.
Un sauveur.
Un gars dont il fallait suivre les pas.
Un gars qui les sortaient de la merde.
Surtout
Stéphane.
L’histoire
du
corridor
était
la
sienne.
C’est
à
lui
que
l’on
devait
la
mort,
non,
l’assassinat
d’un
migrant
et
d’un
passeur.
D’ailleurs était il un simple passeur ? Impossible à savoir pour l’instant.
A
côté
de
lui
Karim
ruminait.
C’est
à
lui
que
l’on
devait
cet
engrenage
qui
venait
de
les
dépasser
au
point
de
faire
venir
la
SAT
sur
leurs
terres.
C’état
lui
qui
avait
vendu
de
la
farine
pour
de
la
morphine.
Alors
la
SAT
était
peut-être
là
mais
Monchaud
aussi.
Et
il
y
avait
fort
à
parier
que
l’un
se soit déplacé pour rien quand l’autre n’était pas là où il devait être.
Sur le camp.
A chercher les donneurs d’ordre.
L’espace d’un instant Stéphane eut envie de faire part de cette réflexion.
Seulement
le
doute
était
trop
fort.
Il
y
avait
fort
à
parier
que
Icham
Mesraoui
ne
soit
rien
d’autre
qu’un
passeur.
Et
que
la
liberté
qu’il
avait
pris
avait
été
vu
d’un
mauvais
œil.
Comment
cautionner
qu’un
type
se
sucre
sur
leur
dos ?
Voilà
ce
qu’avaient
pensé
les
types
que
Favreau
était
venu
coincer.
Par
pur
réflexe
Stéphane,
jeta
un
coup
d’œil
à
sa
messagerie.
Pas
de nouvelle d’Ibrahim. Pourvu que…
Non.
Il était bien trop malin pour ces têtes de cons.
- Alors qu’est ce que vous comptez faire cher monsieur ?
-
Tout
d’abord
faire
le
point.
Stéphane.
Ibrahim
est
bien
sur
place
n’est
ce
pas ?
- Oui. Oui, en effet.
- Des nouvelles ?
- Rien pour l’instant.
- Bien. Alors on attend.
- On attends quoi commissaire ? Que les filles de Noé se fassent égorger ?
- Vous inquiétez pas pour elles, Jaïsh. Elles sont en sécurité.
- Que vous dites, mais rien ne me..
-
Allons
Karim,
le
commissaire
Monchaud
est
quelqu’un
de
fiable
je
crois
qu’il l’a même prouvé, non ?
S’en
suivit
un
silence
long
et
pesant.
Stéphane
en
profita
pour
fermer
son
bouclard
et
enclencher
sa
Senseo.
Il
était
temps
de
descendre
d’un
cran
dans
la tension des débats. Après tout, ils jouaient tous dans la même cour.
- Vous avez personne à vous là dedans, Jean ?
-
Non.
C’était
possible
de
mettre
des
infiltrés.
Du
temps
de
la
jungle
oui,
mais
maintenant
il
y
a
trop
de
jungles
.
Impossible
de
toutes
les
infiltrer.
Je suis désolé.
- Je vois. Donc Ibra…
Stéphane
sortit
son
portable
et
le
posa
sur
la
table.
Il
vibra
encore
une
fois
puis
Stéphane
ouvrit
l’appel
en
mettant
le
haut
parleur.
Derrière
le
Senseo
faisait
trop
de
bruit.
Karim
n’y
alla
pas
par
quatre
chemins.
Il
la
débrancha
purement
et
simplement.
Dans
le
bouclard
le
silence
régnait
maintenant. A cet instant précis. Où beaucoup de choses pouvaient se jouer.
- Patron.
- Oui, c’est moi. Tu vas bien ?
- Oui. Oui, ça va. Je viens de sortir de la mosquée.
- Qu’as tu appris ?
- Beaucoup de choses .
- Beaucoup de choses ?
- Oui. Je sais qui a tué Mesraoui et les migrants.
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