Cefutcommeunattentat.Outoutdumoinscequ'ilavaitpu s'imaginerêtreunattentat.Unbruitsourdetsurpuissantponctuépar le bruit de ce qui tombe.Stéphaneessayad'ouvrirlesyeuxmaissapeauétaittellementabîmée qu'ilnepouvaitmêmepasvoirlesacqu'ilportaitsurlatête.Sa mémoire,parcontre,renvoyaittoutdanssoncortex.Dosequasilétale d'horreur.Ildevaitêtre2heuresdumatin,ilétaitgrisd'avoirdiscutédu mondeavecsondemifrère,oubliantaupassagelaraisondesavenueà Francfort. Une parenthèse.Voila ce que c'était.Aufond,sademi-soeur,ils'enfichaitunpeu.Elleétaitmajeureet vaccinée, alors...Alorsquelenéantdusommeilprofondl'enroulait,chaudet réconfortant. Frédéric n'y était pas allé de main morte. • Stéphane, Stéphane, réveille toi, on est en danger • Quoi ? • Les black bloc, les types d'Anna, ils nous cherchent ! • Pourquoi ?•Jesaispas,parcequetuesvenusansdoute.Dépêchetoi putain.Stéphaneavaitenfilésonpantalonetsont-shirtsansvraiment pouvoirdirecequ'ilfaisaitpuisils'étaitlaissétraînerparson demi frère. • Je connais des gens moi aussi. On va chez eux. Ce sera sûr.Quandilsavaientouvertleurporte,deuxstationsdemétros incompréhensibleplustardetdixminutessouslecrachingermanique, lebruitqu'avaitfaitlatêtedeFredericcontrelesmarchesavait étéplutôtétouffé.Stéphane,sanstoujourssavoirs'ilrêvaitou vivait,s'étaitmisàcourirjusqu'àcequ'uneballeluifauchela jambedroite.Letypequis'étaitpostéaudessusdeluipourle relever parler un français si commun qu'il trahissait son origine. • Où tu vas comme ça ?Ill'avaittraînéjusquedanslamaisoncoincéeentredeuxautresen pleincœurdelacapitalefinancièredelapremièrepuissance européenne.La3èmedelaplanète.Là,ilavaitretrouvéFrédéric jusqu'àêtrecolléàsescôtés,piedsetpoingsliéssurunevieille chaisedebureaudanslacuisinedelamaison.Deslampeshalogènes puissantesnelaissaientvoirdeleurshôtesquedesombres.Toujours enmouvement.Toujoursquelquechoseàlamain.Leursinterrogatoires avaientétésimultanés.Posaientilslesmêmesquestions ?Impossible à savoir pour Stéphane. Il ne parlait pas allemand. • Où est Anna ? • Qui ?Premièrebaffe.Ilavaitsentisonarcadesauter.L'hommesemblait pressé.Al'opposétotaledelavitessed'exécutiondesneuronesde Stéphane.Avait il fumé ?Ilneserappelaitplus.Maisvul'étatdesonpsychisme,cen'était pas à exclure.A côté de lui, Frédéric prit une baffe lui aussi.Une énième ?Décidément il était particulièrement groggy.Ilsentitalorsqu'onperçaitsonjeanetqu'unliquideserépandait sous sa peau.Pentotal.Ce ne pouvait être que du pentotal.Cesmecsétaienttroppresséspourfairedurerunquelconque interrogatoire.L'effet ne se fit pas attendre.Frédéric craqua le premier .Stéphane lui emboîta le pas.•Jem'appelleStéphanePeyroux,jesuisgérantd'unesupérette danslabanlieuedePoitiers.Jesuisiciparcequemonpèrem'adit deretrouvermasœur.Ilestmortlàbas,àPoitiers.Voussavezoù est ma sœur ?C'estlàqu'ilavaitentenduFrédéricavoirlavoixdéformée,commesi onvenaitdeluimettrequelquechosedanslabouche.Letypenelui avaitpasrépondu.Ilavaitpresséladétente.Etàl'euphoriedu pentotal,dushitetdusommeil,lesacrévéladeuxhommesennoir aprèsquelesfumerollesdel'attentataientfiniesdelerendreau monde.Acôtédului,Frédéricétaitdevenucommeunsimplepantinque l'artiste aurait négligé en le posant sur son présentoir.Désarticulé.•C'esttontour.Réfléchisbienavantdeparler.Qu'estcequetu sais du World Trade Center ?