Favreau lui avait dit qu'il avait fait tout ce qu'il avait pu. Qu'il avait remué ciel et terre. Il en avait même été à mettre sa personne dans la balance. Mais rien n'y avait fait. Il lui avait envoyé copie du courrier du ministre de l'intérieur. Parmi tous les termes administratifs, Stéphane avait compris que l'indépendance de la Justice n'était pas un vain mot. Sa demi-soeur resterait en prison jusqu'à son jugement. Et certainement un bon bout de temps après. Noé lui avait donné les coordonnées d'un avocat pénaliste. Un type du barreau de Paris. Une pointure selon son ex. C''était toujours ça. Et surtout, surtout, elle était saine et sauve. Maintenant qu'il était avec ses deux seuls amis, sur le parking d'entrée de la prison de Vivonne , il avait les mains moites. Et le cœur qui battait la chamade. Noé, qui avait échangé brièvement avec elle à Notre Dame des Landes, la lui avait dépeinte comme bourrue et fine. Avec un joli minois. Rien à voir avec lui, en somme s'était il plus à rajouter. Pourtant lui aussi était bourru. Ils avaient au moins ça en commun. • Il est pas mignon ? • Un vrai petit puceau • Vos gueules. Allez mon grand, elle va rien te faire. Elle est attaché. Au pire elle va vouloir un bisou. Tu sais la première fo... • J'ai dit vos gueules ! Il préféra finalement se lancer plutôt que d'écouter leur moqueries. Il parcourut les cent mètres jusqu'à l'entrée des visiteurs comme si le diable était après lui. • Vous m'attendez, hein ? Il sourirent tous les deux en rigolant. Ils l'attendraient. Evidemment. Il sonna alors et s'annonça. Un regard derrière lui. Ses potes attendaient toujours. Un clac et un gardien pénitentiaire . • Monsieur Peyroux ? • Oui. • Allez y. Il entendit la porte se fermer. Le gaillard était maigrelet mais on devinait un tonus. Du kung fu ou quelque chose comme ça se cachait sous les vêtements. Et lui avait toujours les mains moites. • Je vais devoir vous fouiller • Je me déshabille ? Le type le regarda avec des yeux ronds. • Non, monsieur. La palpation effectuée, il y eut d'autres portes actionnées à distance puis le couloir dont Karim lui avait parlé et enfin les cellules en quinconces. Devant la porte 3. Le gardien s'arrêta. En cas de problème levez la main. Quand vous voulez sortir levez la main. • Comment j'entre ? Encore les mêmes yeux ronds. • En poussant la porte, monsieur. Il la poussa doucement puis l'ouvrit sur une femme maigrelette aux cheveux blond vénitien. Comme leur père. Et au visage fermé. Elle leva les yeux mais Stéphane avait tellement les mains moites qu'il n'y vit pas ce qu'il portait. Il s'assit sur la chaise face à elle. Enfin. Sa famille. • Bonjour Anna. Je suis ton frère.
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Le masque sous la peau
L’ANTIDOTE