Le
36.
Ça
sentait
le
tabac
froid,
les
excréments,
les
punaises
écrasées
et
la
bombe
anti
insectes.
Les
murs
étaient
gris
et
le
salpêtre
y
faisait
un
ouvrage
remarquable.
Le
couloir
donnait
directement
sur
l'avenue
en
contre
bas.
Le
spectacle
était
magnifique
par les fenêtres.
Un lieu mythique.
Un lieu pourri.
Un
lieu
abandonné
par
les
services
de
Bercy,
laissé
à
sa
propre
décrépitude.
Stéphane
se
sentait
pourtant
comme
dans
les
rares
romans
qu'il
avait
lu.
Ceux
de
Thilliez
notamment
et
son
flic
schizo.
Il
avait
l’impression
d'y
être.
D'être
dans
un
de
ses
romans
s'attendant
presque
à
voir
surgir
furieux
le
colosse
que
Franck
Thilliez
avait
inventé.
Il
n'en
fut
rien,
il
regarda
le
bout
de
papier
où
l'agent
d'accueil
lui
avait
noté
le
numéro
du
bureau
du
commissaire
divisionnaire
Favreau
et
fit
demi
tour.
C'était
vraiment
immense.
Il
entendit
un
« entrez »
aussi
feutré
que
le
souvenir
qu'il
gardait
du
commissaire
et
poussa
la
porte.
Elle
couina,
elle
aussi
victime
du
temps.
• Bonjour commissaire
•
Bonjour
Stéphane.
Alors
qui
avait
il
de
si
urgent
que
vous
deviez affronter les ténèbres du 36 ?
•
C'est
vrai
que
pour
le
fleuron
de
la
police,
ça
sent
un
peu
le
sapin, ici.
• Et vous ne faites que passer.
• Vous semblez en forme
• J'ai arrêté de fumer. Je fais du sport. Je vois ma fille.
• Ah. OK. Finalement Poitiers n'était pas la planque idéale.
•
On
dirait
bien.
L'aide
de
vingt
personnes,
ça
aide
aussi
énormément.
• 20 personnes !
• Oui. Faut croire que j'ai pris du galon.
• Félicitations, commissaire.
• Un café ?
• Volontiers.
• Vous, vous avez une sale mine.
• C'est pour ça que je suis ici.
• Asseyez vous, que je voie ce que je peux faire pour vous aider.
Stéphane
posa
ses
fesses
sur
une
antique
chaise
de
bureau
et
lui
raconta
ses
déboires
avec
les
fisc,
la
manière
dont
tout
cela
lui
était
arrivé
et
surtout
l'incohérence
qu'il
avait
découvert
et
encore
plus
ce
que
celle
ci
impliquait.
Le
commissaire,
petit
à
petit,
retrouvait
son
air
fatigué
et
son
visage
qu'il
lui
connaissait,
au
bord de la dépression.
• Ça peut pas être un coïncidence , commissaire, vous comprenez.
• Ce n'en est pas une.
Stéphane aurait tant aimé qu'il lui dise le contraire.
•
Vous
êtes
black
listé.
Vous,
Karim
et
Noé.
Vous
connaissez
quelqu'un
de
dangereux.
De
très
dangereux,
et
j'en
suis
en
partie
responsable.
• Comment ça ?
• Connaissez vous Guy Fawlkes ?
• Le révolutionnaire londonien. Bah j'ai vu le film.
•
Et
bien
figurez
vous
que
quelqu'un
l'a
tellement
aimé
ce
film
qu'il l'est devenu.
• Comment ça ?
•
Les
rançons
contre
le
World
Trade
Center
bruxellois
ne
sont
qu'écran de fumée.
• Attendez, attendez, je suis perdu. De qui on parle, là ?
• De votre demi frère, Stéphane. Frédéric Karatic.
• Mais...
• Je sais.
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