Karim n'avait pas eu le temps de souffler. La journée de sport écourtée pour cause de mauvais temps, il avait à peine eu le temps de voir Aïsha. Elle semblait heureuse de le revoir. Surtout après ce qui s'était passé. Quelque chose avait changé dans la vie de Karim. Et c'était elle. Je me suis débrouillé pour avoir un certificat médical pour les trois jours que tu as manqué et ta cadre m'aime bien, elle n'a pas cherché à en savoir plus. Le truc c'est que tu commences ce soir. Tu fais la nuit. Je te laisse, J'ai besoin de prendre une douche. Et de dormir. N'oublie pas le certif'. T'embauches dans une demi heure. Il la laissa donc sans oublier de la remercier et quand il fermait la porte, il l'avait vu installer son tapis de prière. Au moins les choses n'avaient pas changé. Il remercia le ciel ou les forces bienveillantes de l'univers et fila pour sa nuit. Elle fut calme. Très calme. Comme si tous les cas désespérés de la ville s'étaient passés le mot pour lui foutre la paix. A part quelques personnes en détresse physique assez sérieuse, pas de rififi ni de passage au déchoc'. C'était toujours ça. Si bien qu'il faisait encore nuit lorsqu'il arriva chez lui vers 7 h 30. Aïsha, qui était de service du matin avait déjà quitté l'appartement. Comme toujours, maintenant qu'il lui fallait dormir, le sommeil le fuyait. Il prit son mal en patience, se fit couler une infusion et enclencha un film à la télé. Il lui sembla voir le jour se lever mais peut-être n'était ce qu'un rêve. Toujours est il qu'il finit par s'endormir. Tout habillé sur le canapé. Il crut d'abord qu'il rêvait lorsqu'il entendit des coups contre sa porte. Quand le chambranle céda, il sut qu'il ne rêvait pas. On venait de défoncer sa porte. Ce fut la panique qui le fit sauter sur ses jambes et lever les bras. Devant lui, des armes étaient braquées sur sa tête par des hommes cagoulés avec gilets pare balles et boucliers sur les jambes. Le GIGN ou un truc du genre . Pour lui. Il baissa les bras. C'était absurde. • Monsieur Karim Jaïsh ? • Oui. Mais... • Vous êtes seul ? • Comment ça ? Gardez les mains levées. Vous êtes seul dans l'appartement actuellement ? Déjà les boucliers se relevaient et des hommes armés jusqu'à présent agenouillés derrière firent le tour de l'appartement pour confirmer son affirmation et finirent par se poster derrière lui. Il sentait presque le canon de leurs armes pointées sur sa tête. Il rebaissa les bras. • Putain, les gars c'est quoi ce bordel ? • Gardez les mains levées. Je ne le répéterais plus. Un homme sans arme au poing mais à la ceinture contourna la rangée de snipers. Il était aussi cagoulé. Mais portait plus de galons sur ses épaulettes. Ce devait être le chef. Quand Karim fit mine de s'avancer vers lui, il entendit un concert de pistolets qu'on armait. Il se stoppa net. Et il commença à avoir peur. Vraiment peur. Monsieur Jaïsh, sur ordre du procureur de la République de Poitiers, nous allons vous emmener pour vous interroger sur votre présence en la dite Zone A Défendre de Sainte Marie des Glandes pour lesquelles vous êtes soupçonné d'association de malfaiteurs dans le but d'une activité terroriste.
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Le masque sous la peau
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