Karim avait été plus que bien reçu. Il avait été reçu avec toute l'affabilité dont il s’attendait de la part des parents de Aïsha. Des gens simples qui possédaient le T4 ils étaient dans la chambre d'adolescente d'Aïsha. Pas de chambre à part. Pas d'hommes d'un côté et de femmes de l'autre. Et surtout pas de question. Elle l'avait juste présenté, leurs visages s'étaient illuminés et il avait eu droit à la bise de la part de sa mère. De toute évidence il était déjà connu. Ne serait ce qu'un peu . Suffisamment pour que la confiance de leur fille envers lui ait transpirée sur eux. Ils avaient bien mangé. Et peu dormi. Surtout lui. Après une énième tentative de Aïsha pour le rassurer De toute façon tes origines suffisent à ce que tu sois fiché. Tu n'as rien fait de mal ? • Non, non, je pense même avoir aidé à sauver des vies. • Et tu connais des gens pour le prouver. • Ben c'est ça le hic. Je ne sais pas où ils sont. • Et Stéphane et Noé ? • Hors jeu, il mentiraient pour me sauver. Bon. Écoute demain mon frère est là. Il s'y connaît un peu en ordinateur. On verra ce qu'il peut trouver. Maintenant dors. Tu vas avoir besoin de toutes tes facultés et ce dès demain. Mon frère n'est pas quelqu'un de facile. Dors. Et elle avait éteint la veilleuse. Il se serait menti si il ne s'était pas avoué qu'il aurait tué pour une vodka glacée. Le ventre tordu, il s'était tourné sur le côté et avait posé son bras sur le ventre d'Aïsha. Elle avait serré sa main. Puis la douleur s'était petit à petit estompée. La dernière chose dont il se souvint fut les diodes rouges du radio réveil. 04:03. Maintenant les diodes avaient changées de couleur . Du rouge au vert. 15:27. Ils n'avaient pas mangé. Les parents avaient bien déposés des sandwichs au poulet à l'entrée de la chambre aucun d'eux trois n'y avaient touché. Il y avait gros en jeu. Très gros. Le frère d'Aïsha ne s'y connaissait pas en ordinateur. C'était plus que ça. C'était un hacker. Un véritable hacker. Dont le jeu préféré était de détruire tous les fichiers sources des sites de communication djihadistes. La police niait son existence. Mais le payait suffisamment bien pour qu'il puisse élever femme et enfants dans les bois cossus de la forêt de Moulières. Très vite, Karim avait été largué. Un oignon avait suffi à faire disparaître tout ce qu'il connaissait d'internet. L'écran était devenu noir. Les mots rentrés sans sens commun. Toujours pleins de _, ou de [root\ et autres sigles qui dénotaient qu'il ne s'agissait pas de surf. Mais de plongée. A la mi-journée, le frère, Hakim, crâne d’œuf et barbe de djihadiste, avait stoppé et effectué sa prière. Sa sœur s'était contenté de fermer les yeux. Puis il avait enfin ouvert la bouche. Ses types ne sont pas des mickeys. Et ils sont fiables. Suffisamment pour la police en tout cas. • Qu'est ce que vous voulez dire ? Tu peux me dire tu. Les mecs naviguent dans la mouvance de l'ultra gauche. • Les black blocs. Oui, c'est ça. Une type les a infiltré. Et fait remonter depuis des mois des infos à Interpol. • Et il m'aurait balancé. • Oui. Tu sais qui étaient les types de la gare de Nantes ? • Comment tu sais que je suis allé à la gare de Nantes ? • Je peux même te faire écouter votre conversation. S'il n'avait déjà été assis, il se serait assis. Il se contenta d'ouvrir si grand la bouche que Hakim éclata de rire. Comme sa sœur. • Je te l'avait dit qu'il s'y connaissait. • Mais pourquoi en tant qu’islamiste ? C'est ce que j'essaie de com...Bordel à cul. - en disant ça, il défonça littéralement son unité centrale et arracha les câbles de connexion - Faut qu'on se casse. Tout le monde. • Hein. • T'es blacklisté mon pote. • Par qui ? • Par les anonymous.
37
chapitres
>>
<<
Depuis 2017
ALC Prods
Le masque sous la peau
L’ANTIDOTE