La salle des serveurs de la commission européenne courait sur deux étages en sous sol. Stéphane y était arrivé le temps du trajet en train et d'un uber surpayé. Soit rapidement. Assez pour avoir le temps. Celui de sauver ce qui pouvait l'être. Arrivé au deuxième sous sol, il commença à ne plus y croire puis il vit quelque chose sur une rangée entière. Des boîtiers. Avec des diodes rouges fixes. Elles n'étaient pas sur les autres. Il en était certain. Quand il essaya d'en enlever un, le boîtier ne céda pas. Il regarda autour de lui et se rendit qu'il devait y avoir assez d'électricité statique pour qu'une simple étincelle ou une onde face frire toute la commission. Il commença à courir à ce moment. Le téléphone à l'oreille. • Commissaire. • Bon Dieu où êtes vous ? • Dans les sous sols de la commission européenne à Bruxelles. Mais... Comment vous êtes rentré et pourquoi, vous avez eu une info ? Je suis rentré avec, je vous expliquerai, le plus urgent c'est qu'il y a des détonateurs de fixé sur une rangée entière de serveurs informatiques, la 25 B, au deuxième sous sol des bâtiments de la commission européenne. Il faut envoyer d'urgence des démineurs. • Vous êtes sûr ? • Commissaire ! • Je m'en charge, vous, tirez vous en vitesse. • Je cours déjà. Arrivé dehors, il le vit sans même le chercher. Le masque de Guy Fawlkes qu'il s'était sculpté avait disparu. Il ressemblait à ce qu'il était censé être. Un professeur d'université. Le masque avait changé de place. Il était sous la peau. Et comme tout bon criminel, il allait jouir de la meilleure vue sur son œuvre. Stéphane consulta sa montre. Il ne restait plus que 2 heures avant la fin de l'ultimatum au World Trade Center. Mais il était là. Stéphane avait eu raison. Raison de suivre son intuition. Ca n'était pas des preuves. Il ne pourrait pas le coffrer. Mais il allait au moins avoir une explication. Peut-être même des aveux. • Salut frangin Frédéric Karatic ne parut même pas surpris. Il octroya même Stéphane d'un grand sourire et tira une chaise à sa droite. Stéphane accepta l'invitation. • Belle vue. • Imprenable • Pourquoi ? • Tu le sais. • Je veux que tu me dises pourquoi. Parce que mon pays est mort sous leurs yeux. Sans qu'ils ne fassent quoi que ce soit. • Tu mens. • Tu es perspicace. Ton pays mourrait d'un mal qui tu imagines identique à la commission. A l'Union Européenne. Mais l'UE n'est pas la Yougoslavie. Si. C'est exactement la même chose. Une structure supranationale qui ôte petit à petit ses droits aux peuples de nations séculaires. Le voilà ton pourquoi. • Tu n'as jamais été un anonymous. Non. Évidemment. Je sais juste me servir d'un ordinateur et un être bien plus intelligent qu'eux tous réunis. • Tu mens. Tu ne sais pas te servir d'un ordinateur • Décidément je ne te croyais pas aussi malin pour un épicier. • Ta sœur, elle sait se servir d'un ordinateur. • Elle n'a jamais su faire autre chose. C'est qu'une pauvre geek. Que tu as utilisé jusqu'à ce qu'elle devienne une menace. C'est pour ça qu'elle a fui. Dans toute guerre, il y a des soldats. Et certains ne sont pas fait pour. • T'es vraiment une pourriture. • Merci. Quand les camions de police arrivèrent toute sirènes hurlantes. Quand les employés, les hauts fonctionnaires, les dirigeants commencèrent à sortir. Quand il regarda son téléphone. Quand Frederic Karatic commença à appuyer dessus sans que rien ne se passe. Quand il comprit enfin, Stéphane ne put se retenir. Il lui décocha une droite à bout portant. Une dent tinta sur le zinc de la table du bar comme son frère s'effondrait à ses pieds. Il coupa son smartphone après s'être assuré que Favreau, quelque part en banlieue parisienne, avait lui aussi tout entendu. Puis il commanda un café comme deux inspecteurs s'avançaient vers lui.
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Le masque sous la peau
L’ANTIDOTE